Suspicions d’arnaques sur l’appli CPF

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La Caisse des Dépôts a déposé des plaintes contre une quinzaine d’organismes de formation suspectés d’avoir organisé ou laissé faire des arnaques sur l’application CPF. Jusqu’à 6.000 comptes pourraient avoir été floués, pour un préjudice total d’environ 10 millions d’euros.

Des campagnes commerciales agressives

Les plaintes déposées par la Caisse des Dépôts font suite à des campagnes commerciales agressives menées à la rentrée par des centres d’appels. Une quinzaine d’organismes de formation sont concernés. Certains auraient intentionnellement enfreint les règles, d’autres pourraient avoir été abusés par des centres d’appels étrangers auprès de qui ils avaient sous-traité des campagnes commerciales.

Une vague de campagnes a eu lieu à la rentrée 2020, notamment sous la forme d’appels automatiques enregistrés. A ce stade, on ne sait pas ce qui en a été générateur. La Caisse des Dépôts rappel que la vente forcée n’est pas interdite en soi, mais que se faire passer pour quelqu’un d’autre ou jouer sur des ambigüités l’est.

Près de 6.000 personnes abusées par des arnaques au CPF

Dans la cas présent, il semblerait que des téléconseillers aient joué sur l’ambigüité autour de la date de fin de validité des euros issus du DIF, le dispositif que remplace le CPF. Ils auraient fait croire à des titulaires de comptes CPF que l’ensemble des montants accumulés devaient être dépenser avant cette date, initialement prévue au 31 décembre 2020 (mais finalement reculée de six mois par la gouvernement en raison de la crise sanitaire), alors qu’elle ne concerne que la date de conversion des heures DIF en euros. Dans certains cas, le titulaire a transmis ses identifiants en ignorant que son interlocuteur n’est pas autorisé à les lui demander.

Cette vague d’arnaques représenteraient aux alentours de dix millions d’euros répartis sur environ 6.000 comptes. Selon la Caisse des Dépôts, les sommes concernées seront recréditées sans attendre le verdict du tribunal si les procédures contradictoires qu’elle a lancées auprès des organismes de formation concluent à une fraude, et ce sans intervention nécessaire des titulaires de comptes concernés.

Outre les appels et signalements qu’elle reçoit de la part des utilisateurs de l’appli CPF, la Caisse utilise l’intelligence artificielle pour repérer les cas suspects. Ses robots logiciels recherchent également les manquements aux obligations inscrites dans les conditions générales de vente de l’application.