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Tous les états cherchent à analyser leur marché du travail et à anticiper leurs besoins en compétences. Mais les méthodes pour le faire sont très variables d’un pays à l’autre. C’est ce que montre une étude récemment publiée par l’OIT (Organisation Internationale du Travail), conjointement avec l’OCDE, le Cedefop et l’ETF (1).
Un enjeu stratégique
La connaissance du marché du travail est un enjeu stratégique pour tous les pays. Les analyses prospectives de celui-ci sont utiles tant aux responsables en charge des politiques publiques qu’aux différents acteurs économiques. Elles leur permettent d’identifier les besoins en compétences présents et d’anticiper les besoins futurs. Elles permettent également de comprendre les déséquilibres entre l’offre et la demande de travail.
L’OIT et d’autres organisations ont mené une étude pour comprendre comment chaque État s’organise pour mener à bien ces travaux d’analyse et d’anticipation. Baptisée Skills needs anticipation : systems and approaches, elle a été réalisée dans 61 pays sur les 5 continents, auprès de responsables des ministères du Travail, et de l’Éducation, d’organisations patronales et de syndicats de travailleurs.
L’étude de OIT s’est méthodiquement penchée sur une série de caractéristiques permettant de décrire et de comparer les systèmes des différents pays. Cette dimension comparative permet de mettre en évidence différents modèles d’organisation des système d’analyse.
Des approches et des méthodes très variées
Les résultats concernant la manière de mesurer les besoins en compétences sont paradoxaux. Ainsi, la méthode la plus répandue est de les exprimer en se référant à des niveaux ou catégories de qualification, quand des compétences plus génériques comme les TIC ou la communication sont moins fréquemment utilisées.
Quant au repérage des besoins en compétences, il est réalisé de façon très différente selon les pays. C’est parfois la situation présente qui est priorisée, alors que dans d’autres cas la dimension prospective est mise en avant. L’échelle d’analyse varie elle aussi, allant de prévisions à l’échelle d’un même métier à une échelle macro-économique prenant en compte les secteurs d’activité.
Les acteurs impliqués sont aussi très différents selon les pays et les projets. Dans certains cas c’est l’Agence nationale pour l’emploi, comme en Lettonie par exemple, qui pilote le système prospectif. Dans d’autres cas, comme en Bulgarie, c’est un partenariat entre l’Union des industries et les syndicats de salariés qui permet le repérage des besoins sectoriels et régionaux.
La principale constante relevée par cette étude est finalement la mise en œuvre des approches les plus sophistiquées dans les pays à haut revenu.
Téléchargez l’intégralité de l’étude « Skill needs anticipation: systems and approaches » (en anglais) ici.
(1) Organisation de coopération et de développement économiques, Centre européen pour le développement de la formation, Fondation européenne pour la formation.