État des lieux de l’apprentissage en France

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Lancée en novembre par la Ministre du Travail Muriel Pénicaud, l’organisation de la concertation entre partenaires sociaux pour la future réforme de la formation professionnelle a été confiée à France Stratégie.

Dans un document cadre qui sert de base aux discussions entre les différents acteurs, l’organisme est revenu en chiffres sur la situation de l’apprentissage. L’occasion de faire un état des lieux de la formation en apprentissage en France.

L’apprentissage reste sous utilisé en France 

La France comptait 402 900 apprentis en formation en 2015, tous secteurs d’activités confondus. Le chiffre peut paraître impressionnant mais, comparé au total de la population active, il dénote d’une désaffection pour la formation en apprentissage par rapport à nos voisins européens.

Dans les faits, le nombre d’apprentis en France reste ainsi relativement peu élevé par rapport au nombre total d’actifs puisqu’on compte seulement 17 apprentis pour 1000 salariés. A titre de comparaison, l’Allemagne, souvent cité en exemple sur l’apprentissage, compte 39 apprentis pour 1000 salariés, l’Angleterre 40 et la Suisse 44!

Les secteurs qui sollicitent le plus les apprentis sont la construction, le commerce, l’hébergement et la restauration, l’industrie agro-alimentaire, les activités administratives et de soutien aux entreprises, la coiffure, l’entretien, la réparation et le commerce automobile.

Financement de l’apprentissage

Le marché de la formation en apprentissage présentait en 2015 un budget global de 8,2 milliards d’euros, rémunération des apprentis incluse. Son financement est assuré à 32% par les entreprises et employeurs , à 24% par l’état et 22% par les régions.

Dans les faits, l’offre de formations en apprentissage se concentre autour de 995 Centres de formations d’apprentis qui dispensent 2 732 formations différentes.

Les jeunes, moins attirés par l’apprentissage

Selon les chiffres fournis par France Stratégie, moins d’élèves choisissent l’apprentissage à la sortie de la classe de 3ème. En effet, en 2012, 3,1% des élèves s’orientait vers l’apprentissage contre 2,6% seulement en 2016. Cela est principalement causé par le fait que moins d’élèves choisissent l’enseignement professionnel à partir de la classe de troisième.

De plus, il y a moins d’élèves en retard en fin de 3ème, notamment du fait de la suppression du redoublement, alors que ces élèves sont traditionnellement ceux qui s’orientent d’avantage vers l’apprentissage.

D’un autre coté, les passerelles vers l’apprentissage sont peu utilisées : seulement 3,5% des élèves en Bac pro envisagent une formation en apprentissage pour l’année suivante, et seulement 4% des élèves en CAP.

De manière globale, l’apprentissage souffre d’une mauvaise image pour 56% des Français qui freine les orientations vers ces formations. Ils sont pourtant 81% à penser qu’il permet de trouver un emploi facilement.

Une meilleur insertion professionnelle

Pourtant la formation en apprentissage permet une meilleure insertion, avec un taux d’emploi augmenté à court et moyen terme par rapport aux scolaires, excepté dans le domaine de la santé et du social. Les niveaux de salaires sont aussi plus élevés 3 ans après la sortie du système éducatif.

Cependant, l’apprentissage peut s’avérer être un parcours difficile. 28% des contrats ont ainsi été rompu en 2014 et près de 20% des jeunes ont abandonné l’apprentissage par choix ou suite aux difficultés à trouver un contrat.

Les apprentis déclarent par ailleurs souffrir d’un manque d’accompagnement. Ils sont ainsi 60% des apprentis à n’avoir pas eu l’impression d’avoir reçu des conseils pour poursuivre leur vie professionnelle de la part de leur maître d’apprentissage.

Le point de vue des entreprises

Du côté des entreprises, les freins réglementaires ont été assouplis mais ils semblent moins importants que la contrainte financière pour susciter le recrutement.

Enfin, le maître d’apprentissage est considéré comme un maillon essentiel du dispositif et dans 41% des cas, il est aussi le chef d’entreprise.

Pour consulter l’étude de France Stratégie, cliquez ici.