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Le mouvement des « gilets jaunes » commencerait-il à impacter réellement la croissance de l’économie française ? C’est en tout cas ce que suggèrent plusieurs estimations récentes. Ainsi le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a affirmé ce lundi que la croissance serait amputée de 0,1 point pour le dernier trimestre en raison des troubles liés aux manifestations. Dans le même temps, la Banque de France a divisé par deux à 0,2% contre 0,4% précédemment, le taux de croissance du PIB français qu’elle prévoit pour le quatrième trimestre, l’impact du mouvement des « gilets jaunes » se faisant sentir dans « la plupart des secteurs ».
L’industrie particulièrement impactée par le mouvement des gilets jaunes ?
S’il est encore un peu tôt pour évaluer précisément l’impact du mouvement sur l’économie française, beaucoup de secteurs comme le commerce et la distribution annoncent déjà des pertes sérieuses. Le directeur général de l’Insee Jean-Luc Tavernier a toutefois indiqué que si le mouvement restait limité dans le temps, il pourrait y avoir un effet de rattrapage ultérieurement.
Les résultats de la Banque de France soulignent quant à eux un ralentissement général dans l’industrie. Dans cette branche, l’agroalimentaire (en raison des difficultés des commerçants) et l’automobile ont été particulièrement touchés. L’Ania (Association nationale des industries alimentaires) indique ainsi dans un récent communiqué que « plusieurs milliards d’euros sont d’ores et déjà définitivement détruits ». Les pertes pourraient s’élever à « 13,5 milliards d’euros, concernant avant tout des PME », uniquement pour le secteur agroalimentaire.
Les services touchés au mois de novembre
L’activité des services s’est également dégradée au mois de novembre. Selon l’enquête menée par la Banque de France, la croissance dans le tertiaire décélère en raison des mouvements sociaux. Si les services aux entreprises restent dynamiques, les transports, la restauration et la réparation automobile, eux, régressent.
Les différents blocages (entrepôts, plateformes, etc.) ont en effet des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement dans de nombreux secteurs, notamment ceux de la distribution et de la restauration. Cette situation pourrait favoriser les grandes plateformes de commerce en ligne.
Consultez la dernière enquête de conjoncture de la Banque de France ici.