Insertion professionnelle : l’apprentissage plus efficace que la voie scolaire

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Une récente étude de la Dares confirme que les apprentis connaissent une meilleure insertion professionnelle que celle des lycéens professionnels. Le rapport souligne aussi le rôle important des entreprises dans la réussite de l’apprentissage.

Insertion professionnelle et apprentissage

L’étude publiée par la Dares présente une analyse comparative des trajectoires professionnelles des sortants d’apprentissage et de lycée professionnel en CAP/BEP. C’est en effet à ce niveau que les bénéfices de l’apprentissage sont supposés les plus forts, alors même que l’insertion reste compliquée. Pour rappel, en 2019, seuls 31,1% des élèves sortants de classes de CAP avaient un travail sept mois après la fin de leur formation, selon une récente étude de l’Éducation nationale.

L’analyse confirme cependant la meilleure insertion des apprentis par rapport aux lycéens professionnels, même si le chômage concerne bien les deux voies à ce niveau de diplôme. Selon les calculs de la Dares, trois ans après leur sortie de formation initiale, les apprentis de la génération 2010 ont passé 25 mois en emploi, contre 20 mois pour les sortants de lycée professionnel. Les apprentis passent en moyenne 8 mois au chômage, contre 10 mois pour les sortants de lycée professionnel. Cinq ans après la sortie de formation, cette situation favorable sur le marché de l’emploi se renforce.

Le rôle des entreprises

Les choix des entreprises semblent être le facteur clé expliquant cette différence dans l’insertion professionnelle. D’une part, cette différence ne relève pas nécessairement d’un effet intrinsèque de l’apprentissage lié à l’expérience professionnelle, puisque les lycéens suivant la voie scolaire ont aussi des périodes de travail en entreprise sous la forme de stages. Elle ne semble pas non plus liée à la spécificité des publics d’apprentis qui, moins défavorisés que les lycées en voie scolaire, auraient de meilleures chances de trouver un poste.

Les auteurs de l’étude de la Dares l’explique plutôt par « un taux de rétention supérieur pour les anciens apprentis ». Ainsi, 27,1% des sortants d’apprentissage en 2010 étaient recrutés dans les 3 mois qui suivent la fin de la formation par un employeur connu pendant les études, contre 18% s’agissant des lycéens professionnels.

Il semblerait donc que les entreprises jouent un rôle important dans le succès de l’apprentissage. Si celui-ci « protège » les apprentis qui sont conservés par les entreprises du risque de chômage, ils ne sont « pas mieux lotis que les scolaires qui ont pu acquérir un début d’expérience professionnelle en occupant des emplois au cours de leurs études », estiment les auteurs.

Consultez l’étude de la Dares « Les trajectoires professionnelles des sortants d’apprentissage et de lycée professionnel en CAP/BEP : une analye comparative » en intégralité ici.