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Le contrat d’intérim ou contrat de travail temporaire (CTT)

Un contrat de travail temporaire (CTT), autrement appelé contrat d’intérim, est destiné à répondre au besoin d’une entreprise de faire exécuter une tâche définie et temporaire appelée « mission ». Le recrutement intérimaire est possible uniquement dans les cas autorisés par la loi et ne peux correspondre à un emploi en relation avec l’activité permanente et normale de l’entreprise.

Quel que soit l’objet de la signature du contrat, le CTT ne doit ainsi pas permettre à un travailleur intérimaire d’occuper un emploi pérenne au sein de l’entreprise utilisatrice. Au cas où le contrat ne respecte pas ces dispositions légales, le CTT peut être requalifié en CDI ou contrat à durée indéterminée.

Pour assurer la sécurité des salariés intérimaires, le contrat peut être transformé en CDI si le salarié est amené à réaliser des missions successives. Le CDI est uniquement signé entre le travailleur temporaire et l’ETT ou entreprise de travail temporaire.


Ce CDI intérimaire est régi par l’article 56 de la loi datant du 17 août 2015. Toutes les informations concernant le CDI sont ici.

Conditions de recrutement en contrat d’intérim

Les différents acteurs du contrat

L’entreprise de travail temporaire et le salarié concluent le contrat d’intérimaire. Une fois le contrat signé, l’ETT se charge de présenter le profil à l’entreprise qui a besoin des compétences du travailleur (entreprise utilisatrice). Le profil peut ainsi remplir une tâche définie limitée dans le temps, c’est la mission.

L’entreprise utilisatrice peut être une personne morale relevant du droit privé ou du droit public comme l’État, les régions ou les collectivités.

Dans un tel cas, le contrat est conclu selon les modalités mentionnées dans le Code du travail pour l’ETT. Il doit respecter les dispositions mentionnées aux articles L1251-60 à L1251-63 du Code du travail.

L’activité des ETT peut s’élargir aux activités de l’entreprise de travail à temps partagé selon les conditions mentionnées dans le Code du travail.

Cadre de la mission temporaire défini par un CTT

Le contrat d’intérim doit être conclu pour une durée limitée. Le salarié devra accomplir une mission précise dans une entreprise qui l’utilise. Chaque mission doit être notifié sur deux documents :

Généralement, le contrat se termine à la date prévue dans le contrat ou bien lorsque l’objet du contrat arrive à terme. C’est par exemple le cas du retour d’un salarié remplacé ou bien en cas de fin de saison.

Toutefois, le terme du contrat peut être modifié selon la durée de la mission :

Si au-delà du terme annoncé du contrat, le travailleur continue à remplir sa mission, sans modification ni avenant au contrat, le contrat d’intérimaire se transforme en contrat à durée indéterminée ou CDI.

Le cas de recours au contrat d’intérim

Il est possible de recruter un salarié par l’intermédiaire d’un travail temporaire dans les situations suivantes :

Au cas où le salarié doit être remplacé :

Au cas où une personne mentionnée par le Code du travail doit être remplacée

Selon le 4ème et le 5ème paragraphe de l’article L1251-6 du code du travail

La conclusion d’un contrat d’intérim est aussi possible au cas où :

Augmentation de l’activité de l’entreprise de façon provisoire

Le contrat d’intérimaire ne peut être signé si l’entreprise a récemment réalisé un licenciement économique sur une période de 6 mois précédant le recrutement en CTT

Les emplois saisonniers

Dans ces emplois, les tâches sont similaires et répétitives de manière régulière à la même période et suivent les saisons ou bien le mode de vie collectif.

Les emplois d’usage

Il existe des emplois dits « d’usage » qui ne peuvent pas être proposés en CDI. Ces postes sont régis par l’article D1251-1 du Code du travail selon le secteur d’activités.

Les situations exceptionnelles autorisées

Dans certaines situations particulières, le contrat de travail temporaire peut également être justifié.

Les exemples où le CTT n’est pas autorisé

Selon l’article D4154-1 du Code, le contrat en intérim ne peut être proposé pour réaliser des travaux dangereux. Toutefois, des dérogations spéciales sont mentionnées dans les articles D4154-2 à D4154-6. du Code du Travail.

Le cas échéant, le contrat doit être transformé en CDI en suivant les dispositions de l’article L1251-40 du Code du travail.

Il est interdit de proposer le CTT pour remplacer un médecin du travail.

Quelle est la durée maximale d’un contrat d’intérim ?

La durée du CTT dépend des situations et des éventuels renouvellements. À noter que ce contrat ne doit pas être reconduit plus de deux fois. Pour information, la durée du contrat ne peut excéder un plafond maximum autorisé selon le tableau ci-après. Cela inclut la durée initiale et les renouvellements.

Concernant les emplois saisonniers et d’usage, la durée minimale doit être inscrite dans le contrat s’il s’agit d’un CTT à terme certain.

Situations de recours autorisés  Durée maximum pour un contrat dit à échéance précise  Durée maximale pour un contrat à terme incertain
Remplacement d’un salarié absent ou avec un contrat suspendu 18 mois Le jour du retour au travail du salarié
Remplacement des profils concernés par l’article L1251-6 du code du travail 18 mois Le jour de retour de la personne remplacée
Dans l’attente de la prise de fonction d’un nouvel employé en CDI 9 mois 9 mois
Remplacement d’un salarié ayant quitté la société ou ayant été muté à un autre poste en attendant l’annulation de son poste 24 mois
Augmentation des activités de l’entreprise 18 mois
Commande spéciale pour l’exportation pour une durée minimum de 6 mois 24 mois
Réalisation de missions urgentes par mesures de précaution et de sécurité 9 mois
Emplois saisonniers A la fin de saison
Emplois d’usage 18 mois Lorsque la mission est réalisée
Mission à l’étranger 24 mois Lorsque la mission est réalisée

Obligations de délai de carence entre deux contrats

Un délai de carence entre deux contrats CTT successifs doit être respecté s’il s’agit de la même profession et du même contrat. Ce délai de carence désigne la période légale entre la fin d’un contrat et la signature d’un autre. Son décompte se base sur le calcul des jours ouvrables de l’entreprise. Ainsi, le délai convient :

Le délai de carence ne peut être appliqué dans les cas suivants :

Quelles sont les mentions devant figurer dans un contrat d’intérim?

Dans le contrat de mise à disposition :

Le CTT doit mentionner plusieurs informations :

Dans le contrat de mission :

Le contrat signé par le salarié intérimaire et l’ETT doit également comprendre certains détails :

Quelle période d’essai en contrat d’intérim ?

Dans un CTT, la période d’essai peut être soit déterminée par un accord professionnel, soit être mentionnée par convention collective. Elle peut également être déterminée par l’accord d’entreprise.

Si la période d’essai n’est pas précisée, voici les règles à respecter. La période d’essai dure :

Quels sont les droits du salarié en contrat d’intérim ?

Les droits individuels

Pendant son exercice, le travailleur intérimaire est sous la responsabilité et l’autorité de l’employeur de l’entreprise cliente. Il jouit ainsi des mêmes droits et des mêmes équipements collectifs mis à disposition des salariés de l’entreprise utilisatrice comme les tickets restaurant, le transport, les sanitaires ou les vestiaires.

Quelles conditions de travail sont à respecter ?

L’intérimaire doit respecter les règlements internes de l’entreprise utilisatrice :

Ces dispositions sont mentionnées dans les articles R. 4625-8 à D. 4625-22 du Code du travail.

La rémunération en contrat intérimaire

Une fois la période d’essai achevée, le salarié perçoit la même rémunération qu’un travailleur en CDI ayant les mêmes qualifications et occupant des postes équivalents.

L’indemnisation du contrat

Face à la précarité de l’emploi, le salarié jouit des mesures d’indemnisation spécifiques :

Indemnité perçue à la fin de mission

À la fin de chaque mission, le salarié perçoit une indemnité équivalente à 10% du salaire brut total. Cette indemnité peut même dépasser ce taux tout en se conformant à la convention ou à l’accord collectif qui régit l’entreprise utilisatrice. À noter que l’indemnité ne peut être accordée s’il s’agit d’un contrat pour un travail d’usage ou saisonnier. C’est aussi le cas si un accord préalable a été conclu.

Indemnité des congés payés

Le salarié en intérimaire jouit également d’une indemnité d’un montant égal ou supérieur à 10% de la rémunération totale pour les congés payés. Cela comprend l’indemnité de fin de mission.

Les autres indemnités

Selon les règlements appliqués sur les accords collectifs datant du 27 mars 1986 et du 24 septembre 1986, l’employé en intérimaire peut bénéficier d’une indemnisation visant à compléter celle accordée par Sécurité sociale lors des circonstances particulières comme en cas d’accident de travail, de maladie (professionnelle ou non) ou encore de maternité.

Les droits du salarié en intérim en termes d’information

L’entreprise utilisatrice est dans l’obligation de renseigner les salariés intérimaires s’il existe des postes en CDI vacants dans la société.

Qu’en est-il des droits collectifs ?

Le salarié en intérimaire est autorisé à bénéficier de ses droits collectifs au sein de l’ETT. En même temps, il peut se faire représenter dans l’entreprise cliente.

Le salarié peut être décompté dans l’effectif de l’entreprise selon ses heures de présence pendant les 12 derniers mois, à l’exception d’un remplacement d’un travailleur qui est absent.

Pendant sa mission, l’intérimaire peut émettre des remarques ou réclamations auprès des délégués du personnel de l’entreprise utilisatrice. Ces remarques peuvent concerner les droits individuels, la rémunération, etc.

Les sanctions pénales applicables au contrat d’intérim

Une amende d’un montant de 3750 euros est prévue par la loi pour les cas suivants :

Les situations des ETT

Si l’une de ces situations se présente, l’ETT risque un emprisonnement d’une durée jusqu’à 6 mois et une amende d’un montant de 7500 euros. Par ailleurs, la juridiction est dans le droit de lui interdire l’exercice de son activité pendant une période de 2 à 10 ans.

Les situations des entreprises face au salarié en CTT

Dans certaines situations, les contraventions de 2e, 3e et 5e classe peuvent être appliquées

Par ailleurs, l’inspecteur de travail peut faire l’objet d’une saisie par le comité d’entreprise qui a observé un abus dans l’utilisation d’un contrat en CDD et en CTT. Il peut également prendre les dispositions s’il constate que les salariés engagés en CTT ou CDD sont trop nombreux.

Quels secteurs d’activités peuvent recruter en CDD d’usage ou un CTT ?

Recruter un salarié dans le cadre d’un contrat CDD d’usage ou d’un contrat d’intérim est possible dans certains secteurs d’activité, où le recrutement en CDI n’est pas d’usage.

Domaines d’activités Contrat CDD Contrat intérim
Action culturelle OUI OUI
Activité foraine OUI OUI
Assistance logistique ou technique dans les institutions internationales ou dans l’Union européenne (suivant les traités) NON OUI
Bâtiment et travaux publics (chantiers à l’étranger) OUI NON
Centre de vacances et de loisirs OUI OUI
Coopération, assistance technique d’ingénierie et de recherche à l’étranger OUI OUI
Déménagement OUI OUI
Secteur de l’enseignement OUI OUI
Exploitation forestière OUI OUI
Hôtellerie, restauration OUI OUI
Information OUI OUI
Production cinématographique incluant l’audiovisuel et l’édition phonographique OUI OUI
Recherche scientifique encadrée par un accord international (arrangement administratif, convention) OUI OUI
Réparation navale OUI OUI
Sondages, enquêtes OUI OUI
Spectacle OUI OUI
Sport professionnel OUI OUI
Stockage de la viande OUI OUI

FAQs

Qu’est-ce qu’un contrat d’intérim ou contrat de travail temporaire (CTT) ?

Un contrat d’intérim, également appelé contrat de travail temporaire, est un contrat limité dans le temps et destiné à répondre à un besoin temporaire d’une entreprise pour une tâche spécifique appelée « mission ». Il ne doit pas correspondre à un emploi permanent dans l’entreprise utilisatrice.

Quels sont les acteurs impliqués dans un contrat d’intérim ?

Un contrat d’intérim est un contrat tripartite qui formalise les relations de travail entre un salarié intérimaire, une entreprise de travail temporaire (ETT), qui recrute et emploie le travailleur intérimaire, et une entreprise utilisatrice, qui a besoin des compétences du travailleur pour une mission spécifique.

Quelle est la durée maximale d’un contrat d’intérim ?

La durée maximale d’un contrat d’intérim dépend de la nature de la mission qu’il encadre et peut s’étendre jusqu’à 24 mois, renouvellement compris (36 mois pour un cycle de formation effectué en apprentissage).

Quelles sont les conditions de recrutement pour un contrat d’intérim ?

Un contrat d’intérim peut être utilisé pour remplacer un salarié absent, suspendu, en attente de prise de fonction d’un autre salarié, ayant quitté l’entreprise ou muté à un autre poste. Il peut également être utilisé pour répondre à une augmentation temporaire de l’activité de l’entreprise. Il ne doit pas correspondre à un emploi permanent dans l’entreprise utilisatrice.

Quels sont les droits du salarié en contrat d’intérim ?

Le salarié en contrat d’intérim a droit aux mêmes droits et équipements collectifs que les salariés de l’entreprise utilisatrice, tels que les tickets restaurant, le transport et les installations sanitaires. Il doit également respecter les règlements internes de l’entreprise utilisatrice.

Quelle est la période d’essai dans un contrat d’intérim ?

La période d’essai dans un contrat d’intérim peut être déterminée par un accord professionnel, une convention collective ou un accord d’entreprise. Si elle n’est pas précisée, la période d’essai varie en fonction de la durée du contrat, allant de 2 jours ouvrés pour les contrats de moins de 1 mois à 5 jours ouvrés pour les contrats de plus de 2 mois.

Quelles sont les situations où un contrat d’intérim n’est pas autorisé ?

Un contrat d’intérim n’est pas autorisé pour réaliser des travaux dangereux, pour remplacer un médecin du travail, ou si l’entreprise a récemment effectué un licenciement économique. Il ne doit également pas correspondre à un emploi permanent dans l’entreprise utilisatrice. Des dérogations spéciales peuvent exister pour certaines situations dangereuses ou spécifiques.