Partir à l’étranger avec Erasmus+ dans le cadre d’une formation en alternance, c’est possible ! Le programme européen d’échange d’étudiants est ouvert aux alternants, quel que soit le niveau de diplôme préparé.

Erasmus+ est un dispositif européen de soutien à la mobilité internationale mis en place entre les 28 membres de l’Union Européenne, ainsi que la Turquie, le Liechtenstein, la Norvège, l’Islande et la Macédoine. Il finance des bourses pour la mobilité à l’étranger, y compris dans le cadre d’une formation en alternance suivie en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation.

Le programme Erasmus permet ainsi aux étudiants en alternance d’effectuer un séjour à l’étranger, en vue de renforcer leurs capacités, leurs compétences et leurs connaissances. D’une durée pouvant osciller de 2 semaines à un an, ce dispositif vise à promouvoir un modèle inclusif de formation comme une passerelle de qualité vers l’insertion professionnelle.

 

Présentation du programme Erasmus+

Financé au niveau européen sur la base de programmes de concertation annuels, Erasmus+ déploie un réseau d’agences nationales pour la mise en œuvre de ses actions. En France, le programme est géré par l’agence Erasmus+ France / Éducation Formation Bordeaux, bien que certaines actions « centralisées » puissent émaner directement de Bruxelles.

Qui peut en bénéficier ?

Tout étudiant en formation peut théoriquement prétendre au dispositif, sur la base d’un dossier de mobilité correspondant à son niveau de formation et à son domaine de compétence. Il est à noter qu’Erasmus+ ne restreint pas uniquement l’accès à son programme aux seuls étudiants du supérieur. Sont aussi concernés :

  • Les apprenants de l’enseignement secondaire (collèges, lycées professionnel et généraux)
  • Les apprentis
  • Les stagiaires de la formation professionnelle
  • Les demandeurs d’emploi
  • Les jeunes de 13 à 30 ans, apprenants d’une formation non diplômante
  • Mais aussi : les enseignants et personnels de l’éducation

Il est donc tout à fait possible de participer au programme Erasmus+ lorsqu’on est étudient en alternance, en contrat d’apprentissage comme en contrat de professionnalisation.

L’alternance avec Erasmus+

D’après les données publiées récemment par l’observatoire Erasmus+, on constate une augmentation de 30% du nombre d’étudiants en alternance Erasmus+ entre 2017 et 2019, ce qui confirme une tendance déjà observée par le passé. Les étudiants sont conscients du potentiel de ce dispositif, qui leur permet d’ajouter une expérience riche d’enseignement à leur CV, et notamment lors des stratégies d’alternance pour des séjours de plus de trois mois (qui favorisent l’immersion, la profondeur des visions culturelles croisées, l’amélioration des capacités linguistiques…).

En 2019, selon la même source, on recensait ainsi :

  • 80% d’alternants en mobilité Erasmus+ dans le secondaire contre 20% dans le supérieur
  • 76% des alternants étaient en contrat d’apprentissage contre 24% en contrat de professionnalisation

Une large variété d’établissement de formation ou d’entreprises peut jouir de financements afin de mettre en place des projets Erasmus+. Concernant l’alternance à l’étranger, durant les périodes de mobilité, les organismes porteurs auront alors la possibilité de « mettre en veille » le contrat de leur apprenti. Ceci sera assujetti à la signature d’une convention avec l’apprenant, l’employeur ou le formateur en France, l’employeur ou le formateur à l’étranger.

Ainsi grâce à cette « mise en veille » du contrat, c’est l’entreprise ou le centre de formation d’accueil qui prend en charge l’exécution du travail de l’apprenti, ainsi que toutes les dispositions légales en vigueur dans le pays, concernant la durée du temps de travail, la durée des congés, la rémunération, la santé et la sécurité au travail etc.

 

Erasmus+, un dispositif adapté à l’alternance

L’alternance est un levier privilégié pour les jeunes apprenants lorsqu’ils font face au monde du travail. En contrat d’apprentissage comme en contrat de professionnalisation, la formation en alternance est une bonne voie d’entrée sur la marché de l’emploi, à la fois plébiscitée par les étudiants, les enseignants et les entreprises car elle présente de meilleurs taux d’insertion professionnelle.

Par ailleurs, si l’on inscrit cette alternance à l’international, on voit apparaitre de nouveaux avantages qui viendront s’ajouter aux compétences transversales du candidat.

Du point de vue de l’apprenant

L’intégration dans un milieu étranger passe par la connaissance de la langue et de la culture du pays. Ainsi, l’expérience sociale du milieu professionnel représente pour l’étudiant une voie royale de promotion de ses capacités linguistiques et de développement de ses compétences interculturelles.

Par l’immersion dans un milieu qui ne lui est pas familier, il peut ici trouver la précieuse occasion d’enrichir sa pratique professionnelle par l’acquisition de techniques ou d’approches différentes de son corps de métier, propres au pays d’accueil.

Au terme d’un séjour Erasmus+, l’étudiant aura gagné en autonomie et en développement personnel, en même temps qu’il améliorera son employabilité. Ces mois passés à l’étranger sont autant de signes positifs qu’un recruteur saura lire lors d’un entretien d’embauche, par exemple.

Du point de vue de ceux qui forment

D’abord en développant les compétences transversales de leurs apprentis avec Erasmus+, l’entreprise renforce ses équipes de travail d’apprentis plus consistants, mieux équipés, mûrs d’une expérience plus solide.

En outre, une entreprise ouverte à l’utilisation d’Erasmus+ pour envoyer ses apprentis à l’étranger, lui permet d’accroitre son réseau de partenaires à l’international, voire de s’ouvrir à de nouveaux marchés.

Enfin, par l’acquisition de nouvelles compétences, les entreprises et les centre de formation des apprentis ont l’opportunité d’augmenter les capacités de leurs personnels d’enseignement, ce qui favorise l’innovation pédagogique et l’image de marque de leur établissement. Car proposer une mobilité Erasmus+ à son public augmente l’attractivité de l’entreprise ou du CFA en tant que lieu d’apprentissage.

 

Les démarches pour faire une alternance avec Erasmus+

Tout d’abord il est nécessaire d’élaborer une convention de mobilité réunissant tous les acteurs. Ce document notifie :

  • Le contenu de l’enseignement qui sera dispensé à l’apprenti
  • Les engagements des parties au niveau d’objectifs fixés, évaluations certificatives.
  • Les dispositions légales de prise en charge de l’apprenti : sécurité, santé, congés, assurance maladie…

L’entreprise devra ensuite prendre toutes les dispositions pour la « mise en veille » du contrat de l’apprenti, en effectuant des déclarations auprès de la caisse d’assurance maladie et aux organismes fiscaux (URSAFF). Dans la déclaration sociale nominative (DSN), l’entreprise signalera la mise en veille du contrat de travail de l’alternant Erasmus+.

De son côté, l’alternant devra prévenir la caisse d’assurance maladie du changement de son statut, qui lui vaudra l’octroi d’une carte européenne d’assurance maladie.

A savoir : l’opérateur de compétence (Opco) est en mesure de prendre en charge certains frais de l’alternant (cotisations sociales, déplacements, rémunérations…)

 

Comment préparer un séjour Erasmus+ en apprentissage ?

Pour l’alternant, il s’agit de réaliser un stage dans une entreprise européenne et de suivre une formation dans un CFA. Ce stage est choisi par le candidat ou avec l’appui de son CFA pour une période de mobilité variant de 2 semaines à 12 mois.

Destination

Erasmus+ est ouvert à tous les alternants qui le désirent et dont le CFA le permet. Les pays participant au dispositif sont les états membres de l’UE ainsi que d’autres pays partenaires. Le programme concerne ainsi les pays suivant à ce jour :

  • les 28 membres de l’Union Européenne
  • la Turquie, le Liechtenstein, la Norvège, l’Islande et la Macédoine.

Bourses

Des bourses sont disponibles au bénéfice des alternants qui en font la demande. Elles peuvent varier de 600 à 1300 euros par mois, en fonction des pays d’accueil et correspondent à l’activité du candidat à l’étranger : transports, hébergement, restauration… Par exemple, au Royaume Uni, Norvège, Finlande ou Luxembourg, le montant est d’environ 900 euros. D’autres destinations comme la Turquie génèrent moins de 700 euros de bourse par mois.

La vie à l’étranger

La carte d’assurance maladie européenne, gratuite et valable un an, prend en charge l’alternant tout au long de son séjour, à cet égard il reste affilié au régime français de la sécurité sociale et à ses prestations.

Une fois sur place, l’apprenti est pris en charge par son tuteur, délégué par l’entreprise d’accueil. Son rôle est de guider l’apprenti, en l’informant d’abord sur son contrat de travail, ses droits et ses devoirs, les règles à suivre dans l’entreprise… Egalement responsable du pilotage de sa prise en charge professionnelle, c’est lui qui assure le lien pédagogique entre l’entreprise et l’apprenti, fixe les objectifs d’engagement, procède aux évaluations et remplit le livret d’apprentissage.