Éviter la rupture d’un contrat en alternance est un problème récurrent pour les employeurs d’alternants. En France, on estime en effet qu’au moins 25% des contrats en alternance sont rompus avant leur échéance. Ce chiffre grimpe même dans certains secteurs d’activité, à l’exemple de l’hôtellerie-restauration qui a connu jusqu’à 38,5% de ruptures de contrats d’alternance avant terme.

Pourtant, la rupture du contrat peut être dommageable pour l’employeur qui peut alors remettre en question sa capacité à former et à intégrer les travailleurs au sein de son entreprise. Il est donc indispensable d’éviter les ruptures de contrat en alternance, pour conserver un fonctionnement normal, et surtout rentabiliser les efforts fournis pour la formation de l’apprenant.

En premier lieu, il faut que relever que les modalités de rupture du contrat d’apprentissage différent des conditions de rupture du contrat de professionnalisation car ces derniers n’encadrent pas les mêmes conditions de formation et d’exercice.

 

Les raisons fréquentes des ruptures de contrat en alternance

éviter les ruptures de contrat en alternance
La position de l’alternant dans l’entreprise peut être plus difficile qu’on ne le pense : il est donc indispensable de veiller à bien l’accompagner dans sa prise de fonctions.

Les causes les plus fréquentes d’une rupture de contrat d’alternance sont :

  • La mauvaise orientation d’un élève,
  • Le manque d’encadrement lors de la formation professionnelle,
  • La mauvaise intégration au sein de l’équipe,
  • Le manque de contact entre l’entreprise et l’organisme de formation,
  • Le manque de reconnaissance des maîtres d’apprentissage.

L’entreprise se doit de respecter à la lettre la feuille de route, préalablement signée par l’élève, par l’école et par l’entreprise, afin d’aider l’alternant à suivre la ligne de conduite adaptée.

Une mauvaise connaissance des clauses de l’alternance peut conduire à une rupture de contrat, ce qui nuit inévitablement à l’image positive de l’entreprise et met à mal tous les efforts fournis en interne.

 

Comment bien préparer la période d’alternance ?

Avant de se lancer dans l’alternance, les entreprises doivent donc bien définir leurs attentes et leurs besoins.

Denis Poulain, directeur du Centre de Formation des Apprentis de l’université Pierre et Marie Curie, expliquait récemment au Monde : « Lorsque nous recevons un jeune souhaitant se lancer dans une formation en alternance, nous passons du temps avec lui pour lui expliquer ses droits et ses devoirs en détail, de façon à ce qu’il sache exactement ce qui l’attend. »

C’est donc dès l’entretien d’embauche que tout se joue : dans la majorité des cas, le maître d’apprentissage n’est pas présent, ce qui est très dommageable. L’entretien est parfois trop rapide et l’alternant n’a pas le temps de bien assimiler ses futures missions.

Avant la signature du contrat, l’entreprise peut donc :

  • Développer le système d’informations sur l’entreprise auprès des conseillers d’orientations,
  • Être accompagnée dans ses démarches grâce à l’OPCA, à la chambre consulaire ou au Conseil Régional,
  • Définir une méthodologie d’évaluation du projet de l’alternant,
  • Renforcer la procédure de recrutement et d’accueil des apprenants,
  • Instaurer un véritable suivi entre l’entreprise et l’organisme de formation,
  • Éventuellement, organiser un stage de découverte pour les élèves.

Pour assurer la réussite de l’alternance, certaines entreprises choisissent même de signer des charges d’engagement de qualité, élaborées par l’organisation professionnelle de branche.

 

Quelle attitude adopter tout au long de l’alternance ?

Il incombe avant tout au tuteur ou maître d’apprentissage de s’assurer du bon déroulement de l’alternance dans l’entreprise. C’est en effet lui qui est responsable des actions de l’alternant et qui doit l’accompagner et le guider afin qu’il développe ses compétences professionnelles.

Durant la période d’alternance, le tuteur / maître d’apprentissage peut :

  • Mettre en place un dispositif d’écoute de l’alternant pour déceler les difficultés de l’alternant et trouver les solutions adaptées,
  • Certifier son niveau de tuteur en obtenant le « label qualité maître d’apprentissage »,
  • Construire un référentiel partagé des compétences,
  • Mettre en place un support d’information,
  • Organiser des visites programmées avec l’alternant,
  • Réaliser systématiquement des comptes rendus de l’alternance à transmettre à l’entreprise,
  • Établir un guide des bonnes pratiques à adopter lors du travail,
  • Éventuellement, prodiguer un accompagnement social si l’alternant est dans une situation fragile.

L’attitude du tuteur / maître d’apprentissage, mais également de l’entreprise en générale, devrait rester positive pour garantir un climat de formation agréable. La plupart du temps, quand l’alternant échoue à sa première mission, l’entreprise le relègue à des postes moins importants : cela peut démotiver les personnes en formation et les pousser à abandonner.

Le tuteur / maître d’apprentissage doit donc veiller à bien accompagner l’apprenant et à le guider jusqu’à la réussite de la mission.

Afin d’éviter les ruptures de contrat, l’Association Nationale des Apprentis de France (ANAF) a mis en place en 2009 une formation de formateurs ludique afin d’améliorer la relation des étudiants avec l’entreprise.

De même, il est possible de faire financer la formation pédagogique d’un tuteur / maître d’apprentissage par l’OPCO dont dépend son entreprise.