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Alors que le nombre de contrats d’apprentissage signés en 2020 a connu une hausse de 40% par rapport à 2019, celui des contrats de professionnalisation a baissé de 48,6% sur la même période.
En termes d’offres, l’apprentissage semble avoir attiré de nouvelles entreprises mais également avoir profité d’un report d’employeurs qui recrutaient traditionnellement en contrat pro. Une étude de la Fnadir* relevait déjà ainsi en janvier que 88,9% des CFA avaient reçu des besoins d’apprentis de la part de nouvelles entreprises à la rentrée 2020.
Un effet de substitution entre contrat d’apprentissage et de professionnalisation
Selon le gouvernement, 495.000 nouveaux contrats d’apprentissage ont été signés en 2020. Cette hausse record de 40% en un an semble en grande partie dû à l’effondrement des contrats de professionnalisation, en baisse de 48,6% selon la Dares, l’institut statistique du ministère du Travail. Le bilan communiqué suite au conseil des ministres du 17 mars dernier confirme cet effet de substitution. Cependant, même en tenant compte de la chute du nombre de contrats de professionnalisation, l’alternance progresse de 10%.
Une plus grande attractivité du contrat d’apprentissage
Cet effet lié à la réforme de l’apprentissage de 2018 avait été anticipé. En effet, le niveau de prise en charge de l’apprentissage est plus avantageux pour les organismes de formation que le coût remboursé à l’heure par les Opco. Il donne ainsi plus de marges de manœuvre et rémunère le placement dans l’emploi, comme l’explique Yves Hinnekint, président de l’association de promotion de l’alternance Walt.
Par-delà les niveaux de prise en charge, qui attirent davantage les organismes de formation, les entreprises qui recouraient au contrat de professionnalisation se tournent désormais de plus en plus vers l’apprentissage. Cela tient sans doute à la communication gouvernementale massive autour de l’apprentissage et aux coûts plus élevés à la charge des employeurs. En effet, dans la plupart des cas, la rémunération des alternants en contrat de professionnalisation de moins de 26 ans est plus élevée que la rémunération des apprentis, d’autant plus que l’employeur doit aussi prendre en charge les frais de transport, d’hébergement et de restauration liés à la formation.
Si cet effet de substitution est aussi le fruit de manœuvres de la part de certaines branches professionnelles, il interroge également les pratiques des organismes de formation récemment convertis à l’apprentissage. Alors que ce statut leur impose de respecter des obligations supplémentaires, un doute existe encore sur l’application effective de leurs missions d’accompagnement par certains CFA.
* Fadnir – Fédération nationale des associations régionales de directeurs de centres de formation d’apprentis