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Alors que le CPF est de plus en plus mobilisé par les actifs, une récente étude de la Caisse des Dépôts montre que la proportion de salariés qui y ont recours varie grandement entre les territoires urbains et les territoires ruraux.
Un recours deux fois plus important dans les zones urbaines
L’étude de la Caisse des Dépôts révèle qu’en 2021, 6,7% des actifs (salariés, indépendants et demandeurs d’emploi) ont eu recours au CPF dans les zones denses, contre 4,7% dans les zones intermédiaires, 3,9% dans les territoires peu denses et 3,1% dans les territoires très peu denses. Selon que l’on vive en ville ou à la campagne, on n’utilise donc pas son compte personnel de formation à la même fréquence et de la même manière.
Des disparités plus marquées chez les actifs occupés que chez les demandeurs d’emploi
C’est au niveau des actifs occupés, c’est-à-dire des salariés et des indépendants, que les différences territoriales sont les plus nettes. En zone urbaine, 5,5% des actifs occupés en zone dense et 3,6% en zone intermédiaire ont utilisé leur compte personnel de formation en 2021. En zone rurale, ce taux de recours est de 2,9% en zone peu dense et de 2,2% en zone très peu dense. Les plus forts taux de recours se trouvent dans les bassins parisien, lyonnais, mais aussi dans le pourtour méditerranéen et autour de la métropole lilloise.
On retrouve ces disparités parmi les demandeurs d’emploi, mais de façon moins marquée : 13,9% des demandeurs d’emploi recourent au CPF en 2021 en zone dense contre 12,1% en zone peu dense et 10,6% en territoire très peu dense, mais ils sont 11% à le faire dans les zones de densités intermédiaire.
L’importance des caractéristiques socio-économiques et du niveau de diplôme
Concernant les actifs occupés (hors demandeurs d’emploi donc), les caractéristiques socioéconomiques des territoires expliqueraient au moins la moitié des écarts constatés entre territoires urbains et ruraux. La part de populations diplômées et de cadres, plus élevée dans les espaces denses, influe sur le recours plus élevé au compte personnel de formation.
D’autres variables peuvent jouer mais de manière plus limitée, telles que l’âge (les seniors tendent à moins utiliser leurs droits), ou encore la part de l’emploi public pouvant être élevée dans certains territoires, puisque les fonctionnaires ne peuvent mobiliser leurs droits à formation via leur CPF.
La part « inexpliquée » des différences pourrait quant à elle être liée à « des variables non mesurables », selon Gabin Langevin, l’un des co-auteurs de l’étude, qui cite la bonne connaissance des dispositifs ou l’offre de formation disponible.