Le gouvernement annonce de nouvelles mesures en faveur de l’apprentissage

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Les annonces du gouvernement pour soutenir l’apprentissage se sont multipliées ces derniers jours. La plus importante concerne l’élargissement et l’augmentation de l’aide unique à l’apprentissage à partir du 01 juillet. La dernière mesure en date vient du ministère des Armées, qui a promis d’augmenter de 25% le nombre de contrats d’apprentissage signé au sein des armées en 2020.

Les promesses du ministère des Armées pour l’apprentissage

La ministre des Armées a annoncé hier, dans un communiqué, qu’elle « souhaite poursuivre la dynamique souhaitée par le Président de la République » (sic). Elle a donc décidé d’augmenter de 25% le nombre de contrats d’apprentissage dès 2020. Cette nouvelle augmentation des contrats d’apprentissage ferait ainsi du ministère des Armées le premier employeur de jeunes en apprentissage de l’État. Il accueille chaque année 1600 jeunes en contrat d’apprentissage.

La ministre a détaillé cette décision ainsi : « Lapprentissage est un outil majeur pour l’emploi en France. Aujourd’hui, en ces temps de difficultés économiques, l’apprentissage devient crucial. C’est pourquoi en 2020, le ministère mobilisera 5 millions d’euros supplémentaires. Cet investissement nous permettra d’atteindre le nombre de 2 000 contrats en apprentissage en 2020. Cette ambition sera reconduite en 2021. »

Les autres mesures du gouvernement pour l’apprentissage

Jeudi dernier, le gouvernement avait présenté aux partenaires sociaux un plan en faveur de l’apprentissage. La mesure la plus importante concerne l’augmentation et l’élargissement de l’aide unique à l’embauche pour la première année de formation, de telle sorte que celle-ci ne coûte rien ou presque à l’employeur.

A partir du 01 juillet 2020 et jusqu’à 28 février 2021, toutes les entreprises (y compris celles de 250 salariés qui n’étaient pas concernées auparavant) qui recruteront un jeune en contrat d’apprentissage jusqu’en licence professionnelle percevront une aide au recrutement plus élevée.

L’aide unique à l’apprentissage sera ainsi portée pour la 1ère année à 5000 euros pour un mineur et à 8000 euros pour un apprenti majeur, et ce quels que soient les effectifs de l’entreprise. Elle sera de plus applicable à tous les diplômes jusqu’à la licence pro, alors qu’elle était réservée aux diplômes de niveau inférieur ou égal au bac jusqu’ici. Cette mesure devrait coûter environ 1,5 milliard d’euros à l’État.

Le plan comprend aussi l’allongement de 3 à 6 mois de la période pendant laquelle un jeune peut chercher un contrat d’apprentissage, la promesse qu’il leur en soit proposé au moins un, et la possibilité de piocher dans l’aide au premier équipement pour acheter un ordinateur ou une tablette.

Des réactions contrastées

Le plan présenté jeudi semble avoir été plutôt bien accueilli par les principaux acteurs du secteur, principalement du côté des employeurs. Certains d’entre eux se sont néanmoins dit surpris qu’aucun document écrit n’ait été publié et attendent quelques confirmations.

Aurélien Cadiou, président de l’Anaf (Association nationale des apprentis de France), ne remet pas en question les montants mais regrette que la promesse d’un « coût zéro pour la première année » ne soit pas accompagnée d’un engagement de qualité. Il voit là un sérieux risque d’effet d’aubaine. Quant aux directeurs de CFA, ils attendent que soient précisées les conditions de financement associées au passage de 3 à 6 mois. Enfin, les Chambres de commerce et d’industrie regrettent, elles, un manque de sécurisation des apprentis déjà sous contrat. 10 à 15 % des jeunes en contrat dans le réseau de CFA des CCI ont en effet vu leur contrat rompu à cause de la crise, soit 10 à 15.000 apprentis.