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La direction générale du Trésor a réalisé une étude comparative sur l’apprentissage et la formation professionnelle, portant sur l’Allemagne, le Danemark, la Suisse et les Pays-Bas.
Ce comparatif vise à mettre en perspective le mode de financement de la formation professionnelle chez nos voisins européens dont les caractéristiques économiques et sociales sont similaires à celles de la France, afin d’évaluer le coût croissant du système français au regard de son efficacité. Il s’agit de mettre en évidence les différences et similitudes dans les structures de gouvernance, les modalités de financement et l’adaptation aux besoins du marché du travail.
Des interrogations sur le contexte français
L’étude de la direction générale a été motivée par le contexte français des dernières années, à savoir un rapport déséquilibré entre ciblage et investissement : alors que les dépenses de formation professionnelle et d’apprentissage sont importantes et croissantes, le ciblage reste faible.
Les auteurs de l’étude ont cherché à expliquer ce phénomène et à faire émerger des pistes de réflexion, en se penchant sur quatre autres pays européennes au système proche de celui de la France et où l’apprentissage est fortement développé, et en particulier sur leurs systèmes de gouvernance, sur les financements et sur l’adaptabilité aux besoins du marché du travail.
Les modes de gouvernance de la formation professionnelle
En Suisse et en Allemagne, le système de formation professionnelle repose sur le modèle dual, combinant formation en entreprise et en école professionnelle.
Le Danemark et les Pays-Bas ont des systèmes plus flexibles et orientés vers l’éducation continue : le système d’apprentissage est intégré dans le cadre de l’éducation et de la formation professionnelle.
Au-delà des différences, une caractéristique commune à ces quatre systèmes est la forte collaboration entre les parties prenantes, y compris les entreprises, les institutions éducatives et les gouvernements.
Le financement de la formation professionnelle
L’Allemagne et la Suisse ont choisi un modèle de financement impliquant une forte participation des entreprises intégrées dans un modèle relativement décentralisé qui reflète le modèle politique lui-même décentralisé de ces deux pays. L’État contribue également en finançant les écoles professionnelles.
Aux Pays-Bas et au Danemark, le financement de la formation professionnelle est principalement assuré par l’État.
Dans les quatre pays, le financement des systèmes de formation professionnelle est un effort conjoint entre l’État et les entreprises, bien que la répartition des coûts varie. Les gouvernements fournissent un soutien significatif pour les composantes scolaires des programmes, tandis que les entreprises investissent principalement dans la formation pratique des apprentis.
L’adaptabilité au marché du travail des systèmes de formation professionnelle
En Allemagne et en Suisse, les systèmes de formation professionnelle en Allemagne et en Suisse sont particulièrement bien adaptés aux besoins du marché du travail. Environ 87 % des apprentis allemands trouvent un emploi dans leur domaine après la formation, tandis qu’en Suisse, ce taux est d’environ 80 %. Cette adéquation est facilitée par la collaboration étroite entre les entreprises et les institutions éducatives, ainsi que par des mécanismes de mise à jour régulière des programmes de formation.
Le Danemark et les Pays-Bas, quant à eux, se concentrent sur la flexibilité et l’éducation continue pour répondre aux besoins du marché.
Tous ces pays montrent une capacité à adapter leurs systèmes de formation aux besoins changeants du marché du travail. Ils mettent l’accent sur la formation pratique et l’expérience en entreprise, garantissant ainsi que les apprentis acquièrent des compétences directement applicables dans leurs futures carrières.
Consultez l’étude de la direction générale du Trésor en intégralité ici.
Crédits photo : Валерія Ігнатенко, AdobeStock