Des propositions pour assurer un financement pérenne de l’apprentissage

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Six acteurs importants de l’apprentissage, emmenés par la Fnadir, ont adressé des propositions à la ministre Catherine Vautrin pour assurer un « financement durable de l’apprentissage ».

Des organisations inquiètes pour le financement de l’apprentissage

Incitée par les services de l’ex-ministre en charge de la formation professionnelle Carole Grandjean à faire des propositions, la Fnadir (Fédération nationale des directeurs de CFA) s’est associée à l’Anasup (Association nationale pour l’apprentissage dans l’enseignement supérieur), la CGE (Conférence des grandes écoles), les Entreprises éducatives pour l’emploi, la Fnep (Fédération nationale de l’enseignement privé) et le Synofdes (Syndicat national des organismes de formation) pour mener « une réflexion collective sur la soutenabilité du dispositif de financement de l’apprentissage », selon le président de la Fnadir Jean-Philippe Audrain.

Cette réflexion part du constat suivant : en 2023, le financement moyen au titre des coûts pédagogiques s’élevait à 7.700 euros alors que, selon France Compétences, le coût unitaire moyen par apprenti s’élevait en 2022 à 9.967 euros. Un financement inférieur au financement moyen de formation d’un élève ou d’un étudiant alors même que l’apprentissage doit être considéré comme « une voie éducative favorisant l’insertion ».

Un financement « socle » assuré par l’État

Les six organisations formulent deux propositions principales : la mise en place d’un financement « socle » de l’apprentissage par l’État, et l’instauration d’une nouvelle gouvernance.

Le niveau du financement « socle », situé entre un plancher de 6.500 euros et un plafond de 12.500 euros, serait établi en se référant au coût moyen d’un élève ou étudiant dans des filières comparables et en fixant un plancher par niveau, sur la base du système des coûts d’amorçage. Il permettrait de garantir un plancher pour le coût pédagogique et la réalisation des missions associées tout en offrant aux CFA davantage de visibilité.

Ce financement par l’État serait complété par un financement complémentaire qui tiendrait compte « des spécificités des cursus selon les métiers préparés et des priorités liées au marché du travail » et qui serait décidé par les branches professionnelles dans un cadre simplifié.

Une nouvelle gouvernance pour l’apprentissage

Par ailleurs, ce collectif propose de rendre le pilotage de l’écosystème de l’apprentissage plus cohérent, sur le modèle de la VAE (Validation des acquis de l’expérience). Celle-ci est piloté par un groupement d’intérêt public (GIP) rassemblant ses différents acteurs.

La nouvelle gouvernance pourrait ainsi réunir les représentants d’une dizaine de ministères concernés, les 18 régions, les organisations représentatives des employeurs et des salariés, des experts ou personnalités qualifiées ainsi qu’un collège représentant des CFA ou réseaux de CFA.

Consultez les « Propositions de consensus de 6 acteurs majeurs de l’apprentissage » ici.