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Alors que le nombre d’exploitations agricoles continue de baisser en France, l’apprentissage pourrait-il être la solution pour enrayer le phénomène ? C’est l’une des pistes évoquées lors de la table ronde qui s’est tenue le 28 novembre dernier à la Maison des chambres d’agriculture dans le cadre de la 3e édition de la Quinzaine de la transmission-reprise. La question des reprises d’exploitations est brûlante : près d’un tiers des exploitants agricoles atteindront l’âge de la retraite d’ici 2026 et seront ainsi susceptibles de transmettre leur exploitation. 20.000 cessent d’ores et déjà leur activité chaque année, tandis qu’ils ne sont qu’entre 11.000 et 14.000 à s’installer.
Une nouvelle génération d’agriculteurs à former par l’apprentissage
La question est d’autant plus cruciale que ces candidats à la reprise sont de moins en moins souvent issus du milieu agricole. Un nouvel agriculteur sur deux s’installe en effet hors du cadre familial, ce qui représente une nouveauté majeure pour ce domaine d’activité. Par conséquent, l’apprentissage a un rôle particulièrement important à jouer dans la formation de ces nouveaux venus.
A ce jour, l’enseignement agricole compte 34.207 apprentis dont 10.531 dans l’enseignement supérieur, chiffre qui a progressé de 45% entre 2010 et 2017. Une nouvelle formation d’ingénieur, spécialité agroalimentaire, a été par ailleurs ouverte à l’apprentissage à la rentrée 2018 par l’Agrosup de Dijon, portant à 21 le nombre de cursus par apprentissage dans les écoles d’ingénieurs et de paysage.
La loi Avenir professionnel, un outil qui reste à développer dans le monde agricole
La loi Avenir professionnel promulguée le 5 septembre dernier prévoit diverses mesures incitatives pour développer encore l’apprentissage et aider les entreprises à lever les freins spécifiques à chacune d’elles. Le texte prévoit notamment que les branches professionnelles co-construisent le contenu des diplômes avec l’État. Il garantit en outre le principe « un contrat/un financement ».
Cette réforme devrait permettre de développer l’apprentissage dans le monde agricole, en donnant plus de possibilités aux jeunes et aux entreprises de se rencontrer notamment. Mais son efficacité réelle dépendra de ce qu’en feront les acteurs concernés, en particulier les branches professionnelles, car ce sont elles qui connaissent le mieux les besoins et compétences nécessaires.