Nouveau record pour l’apprentissage en 2022

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Les entrées en apprentissage ont encore fortement progressé en 2022 et leur nombre a dépassé la barre des 800.000. C’est maintenant la question de la qualité des formations en apprentissage qui doit être améliorée.

Toujours plus d’apprentis en 2022

Avec près de 810.000 entrées en apprentissage de janvier à novembre (secteurs privé et public confondus) selon les derniers chiffres (bruts) du ministère du Travail, l’année 2022 devrait établir un nouveau record. Étant donné que 20.000 nouveaux contrats devraient s’ajouter pour le mois de décembre, les chiffres définitifs (qui seront connus fin février) devraient montrer une progression d’au moins 12% entre 2021 et 2022, sans doute encore tirée par le secteur tertiaire et les étudiants.

Si ce rythme de progression se maintient, l’objectif fixé par le gouvernement d’un million d’entrées en apprentissage par an devrait être atteint en 2024, voire dès 2023, sauf éventuel retournement de conjoncture. Les chiffres de 2022 montrent néanmoins un ralentissement par rapport à 2021, qui avait vu une progression de 38% du nombre d’entrées par rapport à 2020. L’Opco 2i, qui prévoit une croissance de 5% dans son périmètre, voit dans ce ralentissement le résultat d’un certain attentisme des entreprises en raison du contexte économique, peut-être favorisé par l’annonce tardive de l’avenir de la prime à l’embauche.

Un nouveau tournant pour l’apprentissage ?

L’apprentissage se trouve visiblement à un moment-clé. Le premier pari du gouvernement, et notamment de la réforme Pénicaud de 2018, semble réussi : le nombre d’apprentis a explosé et les formations en alternance ne sont plus vues comme destinées seulement aux élèves en échec scolaire.

Si l’on peut émettre certaines réserves concernant cette croissance (progression surtout due au supérieur, effets d’aubaines exploités par les entreprises, formations douteuses…), aucune ne semble remettre réellement en question sa réalité ni sa solidité. Les chiffres sur la rentabilité des CFA montrent ainsi que les soupçons de pompage des fonds publics par des fonds d’investissement sont peu fondés.

Dorénavant, ce n’est plus la quantité d’apprentis qui est en jeu mais la qualité de la formation en alternance. D’une part, près d’un contrat sur trois est ainsi rompu prématurément aujourd’hui. D’autre part, l’orientation des jeunes en troisième doit être améliorée (Emmanuel Macron a d’ailleurs promis de la réformer). La Fnadir (Fédération nationale des directeurs de CFA) insiste par exemple sur la formation des maîtres d’apprentissage et des référentiels qualité.

Enfin, le chantier de la convergence des niveaux de prises en charge des coûts pédagogiques des CFA est toujours en cours. La formule de calcul pourrait ainsi évoluer à terme en y insérant des critères liés à la qualité des enseignements et/ou aux taux d’insertion de sorte de favoriser les CFA vertueux.