Les chiffres du chômage passent au format trimestriel

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Partant du constat que les chiffres concernant l’évolution mensuelle du marché de l’emploi ne sont pas assez significatifs, le service des statistiques du ministère du travail (Dares) a pris la décision de publier désormais des données chiffrées sur le chômage tous les trimestres afin de mieux mettre l’accent sur son évolution tendancielle.

Jusqu’ici, les chiffres de Pôle emploi étaient publiés tous les mois. La nouvelle formule trimestrielle, plébiscitée par la ministre du travail Muriel Pénicaud, a comme objectif de refléter au mieux les tendances de fond du marché du travail. Ainsi, les statistiques du mois de décembre 2017 publiées ce mois-ci seront les dernières publiées sur une base mensuelle.

Les chiffres du premier trimestre 2018 seront publiés à la fin du mois d’avril, et la Dares prévoit d’afficher trimestriellement le nombre moyen de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sur trois mois. Ainsi, les chiffres de Pôle emploi seront publiés à la même fréquence que ceux de l’Insee.

Pertinence des chiffres trimestriels

La Dares explique cette modification par une volonté de mettre davantage l’accent sur l’évolution tendancielle plutôt que mensuellement (fréquence qui ne montrerait pas les évolutions de manière significative et qui manquerait de sens). Depuis sa nomination au mois de mai, la ministre du travail avait d’ailleurs  décidé de ne pas réagir à l’indicateur de Pôle emploi qui ne reflétait selon elle pas bien l’évolution du marché du travail.

Les économistes se montraient également sceptiques à l’égard des chiffres mensuels et conseillaient, tout comme la Dares, d’effectuer une analyse des chiffres sur des périodes de plus d’un mois. Mensuellement, les chiffres pouvaient subir des aléas administratifs qui ne sont pas liés aux évolutions du marché de l’emploi : demandeurs d’emploi désinscrits pour cause d’oubli d’actualisation de leur situation chez Pôle emploi, qui se réinscrivent le mois suivant, ou encore des bugs lors de l’envoi de SMS de relance aux demandeurs d’emploi pour qu’ils n’oublient pas de s’actualiser.

La publication des chiffres trimestriels devrait ainsi permettre de lisser les tendances. Sur l’année 2016, les statistiques de Pôle emploi ont connu sept mois de baisse contre cinq de hausse. Une publication trimestrielle aurait permis de solder l’année par quatre trimestres de baisse. A l’inverse, sur les neuf premiers mois de l’année 2017, les statistiques de Pôle emploi ont montré quatre baisses contre cinq hausses. En moyenne, sur trois mois, l’indicateur aurait connu trois trimestres de hausse.