Plus de 650.000 contrats d’apprentissage signés en 2021

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Les chiffres définitifs de l’apprentissage devraient être connus prochainement mais la forte progression des recrutements devrait se confirmer malgré la crise : à la mi-décembre, environ 650.000 contrats d’apprentissage avaient déjà été enregistrés par le ministère du Travail.

Une hausse d’au moins 25% du nombre de contrats d’apprentissage

Avec plus de 650.000 contrats d’apprentissage enregistrés à la mi-décembre 2021, la progression de l’apprentissage se confirme : il s’agit d’une hausse de 25% par rapport à l’année 2020, selon les estimations provisoires du ministère du Travail.

En attendant les chiffres définitifs, qui devraient être encore plus élevés, on peut déjà relever que le record de 2020 est d’ores et déjà battu. 525.600 contrats avaient été signés cette année, tous secteurs confondus.

Si la hausse concerne tous les niveaux de diplôme en 2021, on peut noter qu’elle est plus forte dans l’enseignement supérieur, en particulier aux niveaux supérieurs à bac+3.

Le fruit de la réforme et des aides exceptionnelles

Le fort développement de l’apprentissage est notamment le fruit de la réforme de 2018, qui visait à encourager cette modalité de formation en élargissant les conditions d’entrée et en libéralisant l’offre de formation, en autorisant la création de CFA d’entreprises par exemple.

Pour le ministère du Travail, cette croissance reflète « une vraie professionnalisation de l’enseignement supérieur ». L’apprentissage se développe « fortement dans le tertiaire (comptabilité, gestion, ressources humaines, communication…), un secteur où il est important que les formations soient en lien direct avec le monde de l’entreprise », souligne-t-on. « En outre, cela améliore l’image de l’apprentissage qu’il soit ouvert à tous les niveaux de diplômes », ajoute-t-on.

La hausse du nombre de contrats s’explique aussi par les aides exceptionnelles mises en place pendant la crise, et qui restent en vigueur jusqu’en juin 2022. Grâce à celles-ci, le coût de la première année du contrat d’apprentissage est quasiment nul pour l’employeur.

A qui profite vraiment le développement de l’apprentissage ?

La formation en apprentissage, qui repose sur le principe d’une alternance entre cours théoriques et formation au métier au sein d’une entreprise ou d’un organisme public avec qui l’apprenti signe un contrat d’apprentissage, est fortement encouragée par l’actuel gouvernement.

Pourtant, la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur les vertus de cette voie de formation. Dans une note publiée en décembre 2021, elle relevait ainsi que « la part des bac+2 et plus est passée de 35% en 2016 à 56% en 2020. L’essentiel des nouvelles places créées a profité aux élèves capables de suivre un cursus long et a peu bénéficié aux publics vulnérables ». Pour la Cour, l’apprentissage n’améliore donc « qu’à la marge l’insertion sur le marché du travail des jeunes les plus diplômés, au demeurant déjà bonne ».