Comment la filière agroalimentaire s’adapte aux difficultés de recrutement

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La filière agroalimentaire fait face à de sérieuses difficultés de recrutement, comme le montre une étude réalisée par le CEFIL (Centre de Formation de l’Insee à Libourne) en partenariat avec la DIRECCTE* de Nouvelle-Aquitaine. Cela ne l’empêche pas de faire appel au marché du travail en périodes de forte activité. Les entreprises du secteur s’engagent pour cela dans une démarche active pour attirer les candidats recherchés.

Les obstacles au recrutement dans l’agroalimentaire

D’après les témoignages recueillis auprès des établissements de Nouvelle-Aquitaine, 78 % d’entre eux rencontrent des difficultés de recrutement. Les obstacles rencontrés sont principalement :

  • le profil des candidats (85 %), souvent inadapté, pour des problèmes de qualités personnelles ou de compétences techniques insuffisantes ;
  • les contraintes liées au poste (83 %), en raison des horaires de travail et de la technicité ou de la pénibilité de celui-ci.

En revanche, les diplômes requis ou le manque de candidatures reçues ne semblent pas aggraver la difficulté à recruter pour ces entreprises. La concurrence entre employeurs, les niveaux de rémunération ou la nature des contrats proposés ne sont pas vus, eux, comme des obstacles importants au recrutement.

Les stratégies de contournement

La stratégie la plus souvent mise en place pour contourner ces difficultés de recrutement est l’intensification de la recherche de candidats (94 % des sondés). Les entreprises de l’agroalimentaire ont également recours à leur personnel (58 %), qu’elles impliquent dans leurs recherches, ou à Pôle Emploi (55 %). Dans certains cas, elles modifient la nature du contrat proposée afin d’attirer plus de candidats, en transformant un CDD en CDI, par exemple (36 %). Lorsqu’elles font face à des difficultés particulièrement importantes, elle vont même jusqu’à revaloriser la rémunération proposée (44 %).

Mais les établissements agroalimentaires utilisent parfois des stratégies « alternatives ». Par exemple, ils font fréquemment appel au marché du travail temporaire (75 %), à travers des intérimaires, des CDD ou des saisonniers. Les personnes en charge du recrutement (le chef d’établissement dans 66 % des cas) mobilisent aussi souvent leur réseau pour trouver des candidats adaptés au poste.

Retrouvez l’intégralité de l’enquête de l’INSEE-CEFIL et de la DIRECCTE ici.

*Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.