L’orientation, point-clé de la réforme de l’apprentissage

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L’orientation était au cœur de la récente audition des organisations patronales à l’Assemblée nationale. Consultées par la Commission des affaires sociales dans le cadre du projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », elles ont apporté leur point de vue sur ce texte, mentionnant leurs remarques et inquiétudes, mais s’en sont dit globalement satisfaites. Elles ont cependant tenu à souligner l’importance des entreprises dans les parcours de formation professionnelle.

L’importance de l’orientation

L’orientation a été pointée par certaines organisations patronales comme le maillon faible du projet de loi. Le président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) François Asselin a ainsi relevé la nécessité de revoir les filières d’apprentissage dans une réflexion conjointe entre entreprises, Éducation nationale et régions. Cela permettrait selon lui d’en élever le niveau, de développer des passerelles et de promouvoir ces filières.

Pour Alain Griset, président de l’U2P (Union des entreprises de proximité), ce sont certaines dispositions sur l’apprentissage en particulier qu’il faut renforcer. Il suggère par exemple d’étendre les primes aux maîtres d’apprentissage jusqu’au bac +3, ou de créer des aides aux premiers équipements pour les apprentis.

Des branches difficiles à restructurer

Le projet de loi du gouvernement prévoit de confier la gestion et le pilotage de l’apprentissage aux branches professionnelles. Leur capacité à assurer ces nouvelles responsabilités dépendra de leur restructuration, lancée par la loi du 5 mars 2014, mais dont les effets tardent à se concrétiser.

Si Florence Poivey, négociatrice du MEDEF (Mouvement des entreprises de France) pour la formation, se veut rassurante, François Asselin n’est pas convaincu par la logique de regroupement choisie par le gouvernement. En outre, tous les représentants du patronat mettent en avant le rôle décisif des OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés) interprofessionnels. Ceux-ci sont les futurs opérateurs de compétences, qui pourront appuyer les plus petites branches.

France Compétences, un rôle à préciser

Enfin, c’est la nouvelle instance tripartite France Compétences qui interroge les organisations patronales. Elles reconnaissent le rôle stratégique des régions dans l’apprentissage et se réjouissent de la libéralisation de l’ouverture des CFA (Centres de formation d’apprentis).

Cependant, elles aimeraient en savoir plus sur les modalités de fonctionnement de France Compétences. La réforme de l’apprentissage dessinée par le projet de loi exige en effet une nouvelle collaboration entre l’État, les régions et les partenaires sociaux, qui dépendra beaucoup du nouvel organisme.