Quelle gestion des compétences face au chômage élevé ?

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Alors que le taux de chômage reste élevé en France, les recrutements jugés « difficiles » par les employeurs ont augmenté ces dernières années en France pour passer de 32,4 % à 44,4 % entre 2015 et 2018, ce qui oblige les entreprises à mettre en place une véritable politique de gestion des compétences.

L’organisme France Stratégie s’est penché dans une analyse récente sur les difficultés de recrutement accrues par la rapide évolution des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, ce qui pousse certaines entreprises à pratiquer une meilleure gestion des compétences afin de garantir l’employabilité.   

Garantir l’employabilité et faire face au chômage

La formation insuffisante et le manque de compétences des candidats sont les principaux motifs invoqués par les employeurs pour expliquer la difficulté à recruter. Le système éducatif français ne parviendrait pas à répondre aux besoins du marché du travail.

Face aux technologies qui se développent, les entreprises ont un rôle important à jouer pour réduire l’écart entre leurs besoins et les compétences des potentiels employés. Les entreprises ouvrent un éventail plus large de possibilités de recrutement en mettant l’accent sur les compétences nécessaires plutôt que sur les profils. Elles ont également la possibilité de trouver les candidats adéquats en internet en identifiant et en faisant évoluer les compétences des salariés.

Le rapport de France Stratégie note toutefois qu’un quart des entreprises du secteur privé seulement s’engagent dans une démarche de gestion de compétences.

Les facteurs déterminants dans la gestion de compétences

La mise en œuvre de la gestion de compétences est déterminée par trois facteurs : le secteur d’activité de l’entreprise, sa taille mais aussi une organisation des ressources humaines cohérente avec ses objectifs stratégiques.

La part des entreprises engagées dans une démarche systématique de gestion de compétences concerne tout d’abord le secteur financier (69%), l’industrie et l’énergie (60%), et la fabrication de matériels de transports (55%). Les mauvais élèves sont les secteurs de l’hôtellerie et restauration (14%) et de la fabrication de denrées alimentaires (12%).

La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) est un outil qui permet d’adapter les emplois, les effectifs et les compétences aux besoins stratégiques des entreprises, en tenant notamment compte des évolutions, présentes et à venir, de leur environnement économique, technologique, social et juridique.

L’accompagnement des petites et moyennes entreprises

Les PME ne disposant pas de service RH en interne, il convient de les accompagner dans cette évolution. La mise a disposition d’outils tels que les méthodes de recrutement par simulation permet de mettre les compétences au cœur du processus de formation, de mobilité et de recrutement.

Par ailleurs les employeurs ont besoin d’analyses prospectives. Ainsi France Stratégies et la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) contribuent à éclairer les acteurs de l’emploi et de la formation.

Le Réseau Emplois Compétences (REC) réunit quant à lui des acteurs des branches et des territoires pour construire collectivement des méthodes prospectives adaptées aux besoins. Ainsi les entreprises pourront d’avantage, à l’avenir, élaborer une gestion des compétences internes, gage de compétitivité et de sécurisation des parcours professionnels.

Retrouvez la note d’analyse complète de France Stratégie « Quelles entreprises pratiquent la gestion des compétences ?«