Malgré des études plus longues, l’insertion professionnelle des jeunes reste compliquée

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Début avril, l’INSEE a publié l’édition 2018 de son étude « Formations et Emploi » qui analyse le parcours des sortants du système éducatif, leur insertion professionnelle et la formation tout au long de la vie.

Cette étude révèle que les jeunes font de plus en plus fréquemment des études supérieures mais que leur insertion professionnelle est toujours aussi difficile, particulièrement pour les moins diplômés d’entre eux.

Toujours plus de diplômés mais une insertion professionnelle difficile

L’étude de l’INSEE relève que depuis 2008, le nombre d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur connaît une hausse continue. La part de jeunes fréquentant l’enseignement supérieur s’est ainsi accrue, notamment du fait de l’augmentation du nombre de bacheliers.

Par ailleurs, le nombre d’apprentis a connu une évolution différente selon le niveau d’études : si les effectifs d’apprentis ont diminué dans l’enseignement secondaire, ils ont augmenté dans le supérieur. Globalement, l’apprentissage concerne aujourd’hui environ 5 % des jeunes de 18 à 24 ans.

Néanmoins, le taux de chômage reste en général très élevé durant les premières années suivant la fin des études : en 2016, il était de près de 20 % pour les actifs ayant terminé leurs études depuis un à quatre ans.

Une situation particulièrement compliquée pour les moins diplômés

Le niveau de diplôme reste cependant très différenciant face au chômage. Ainsi, pour les jeunes sortis de formation initiale depuis un à quatre ans, le taux de chômage s’élève à plus de 52 % pour les diplômés du secondaire mais à seulement 11 % pour les diplômés du supérieur. En revanche, cet écart s’atténue avec l’expérience, puisqu’il n’est plus que de 10 points au-delà de dix ans d’ancienneté.

L’étude de l’INSEE souligne également des facteurs plus subtils, tels que la conjoncture économique, qui impacte plus les jeunes que les autres actifs, la spécialité de formation ou les facteurs géographiques.

La formation continue, un dispositif utile mais méconnu

Par ailleurs, l’INSEE remarque que la formation continue peut représenter une nouvelle chance pour mieux s’insérer dans la vie active. Ce dispositif a concerné, en 2016, 39 % des actifs ayant terminé leurs études initiales.

Néanmoins, on retrouve là encore de fortes disparités en fonction du niveau de diplôme et de l’ancienneté. Les formations à but professionnel sont en effet particulièrement suivies par les personnes en début et en milieu de carrière et par les plus diplômées, mais également plus par les personnes en situation d’emploi que par celles au chômage. Les cadres étaient, en 2016, deux fois plus nombreux que les ouvriers à s’être formés.

Enfin, l’INSEE remarque que le Compte Personnel de Formation (CPF) n’est connu que par quatre actifs sur dix.

Télécharger l’édition 2018 de l’étude « Formation et Emploi » de l’Insee ici.