Les jeunes changent plus souvent de métier que leurs aînés

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Dans sa dernière publication, la Dares [1] se penche sur les personnes qui connaissent un changement de métier en cours de carrière. Basée sur la 7e édition de l’enquête Formation et qualification professionnelle (FQP) réalisée par l’Insee en 2014-2015, l’étude dresse un tableau des publics les plus concernés par ce phénomène, qui a touché 22% des personnes en emploi en 2010 et 2015. Elle révèle que les jeunes de 20 à 29 ans changent plus souvent de métier que les personnes plus âgées.

Pourquoi et comment changer de métier ?

Changer de métier est le souhait de 13% des personnes en emploi âgées de 20 à 50 ans en 2015, d’après l’enquête FQP. Les motivations pour changer de métier sont potentiellement nombreuses : reconversion après une période de chômage, aspiration à de meilleures conditions de travail ou de rémunération, conciliation entre vie personnelle et professionnelle, déménagement, etc. Les formes prises par la mobilité professionnelle sont elles variées : elle peut avoir lieu en interne ou en changeant d’entreprise, se faire au sein du même domaine professionnel ou non, se traduire par une promotion ou un déclassement.

Au total, 22% des personnes âgées de 20 à 50 ans en 2010 qui sont en emploi en 2010 et en 2015, ont changé de métier entre ces deux dates, et 16% ont changé de domaine professionnel.

Qui change de métier ?

Les changements de métier sont plus fréquents chez les jeunes que chez les plus âgés. En effet, les personnes âgées de 20 à 29 ans en 2010 on changé de métier deux fois plus souvent entre 2010 et 2015 que celles de 40 à 50 ans. Le changement d’emploi, qui peut s’accompagner d’un changement de métier, est ainsi beaucoup plus fréquent pour les jeunes adultes, en phase d’insertion sur le marché du travail. Pour les personnes en début de carrière, plus souvent touchées par le déclassement (au sens où le niveau de qualification de la personne est supérieur à celui requis pour son poste de travail), un changement d’emploi peut constituer une opportunité de rattrapage.

Les femmes et les personnes de niveau Bac et Bac +2 ont aussi plus tendance à changer de métier. La situation géographique a également une influence : la probabilité de mobilité est ainsi plus forte en région parisienne qu’ailleurs, en raison probablement de la plus forte densité d’employeurs et de la plus grande variété d’emploi qui y existent.

Enfin, le niveau de précarité a une influence certaine sur la mobilité professionnelle. On constate en effet que plus les personnes bénéficient d’un statut ou contrat de travail stable, moins elles ont tendance à changer de métier. Les fonctionnaires le font ainsi beaucoup moins que les personnes en CDD ou en intérim.

Consultez le numéro de novembre de Dares Analyses « Changer de métier : quelles personnes et quels emplois sont concernés ? » ici.

[1] Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques.