Les jeunes inégaux dans l’accès à l’apprentissage

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Une étude publiée par le CEREQ (Centre d’Études et de Recherches sur le Qualifications) et l’INJEP (Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire) se penche sur les discriminations d’accès à l’apprentissage dont sont l’objet une partie des jeunes s’orientant vers ce type de formation.

Une équipe de chercheurs a voulu comprendre pourquoi une partie des candidats à la formation en apprentissage peinent ou échouent à intégrer cette filière. Plus spécifiquement, leur objectifs était d’analyser le rôle joué par les discriminations dans ce processus d’échec.

Un clivage grandissant entre apprentis et lycéens professionnels

Il ressort de cette étude que les publics d’apprentis et de lycéens professionnels, deux voies dont les finalités professionnelles sont semblables, sont relativement différents. D’une part, la proportion d’hommes est plus importante chez les apprentis (très peu de filières d’apprentissage sont accessibles aux femmes au niveau secondaire). D’autre part, les origines socio-professionnelles des apprentis sont moins « populaires » que celles des lycéens, qui sont eux plus souvent issus de l’immigration post-coloniale. Ces derniers sont en outre plus souvent originaires de familles marquées par le chômage et la précarité de l’emploi, alors que les apprentis viennent plus souvent de familles d’artisans, de commerçants ou d’indépendants.

Des conséquences notables sur la réussite professionnelle

Ces différences sociologiques jouent un rôle important dans la future insertion professionnelle des candidats à l’apprentissage. Ainsi, les apprentis bénéficient de situations économiques généralement plus favorables. De plus, leur choix de se former en apprentissage est plus souvent le fruit d’une vocation et d’une adhésion aux valeurs du métier que pour les lycéens professionnels. Ces derniers sont en effet plus souvent orientés « par défaut » vers une formation par apprentissage, et méconnaissent souvent l’univers de l’entreprise et du travail. Ils bénéficient ainsi moins souvent d’un accompagnement efficace pour trouver une entreprise d’accueil.

On constate ici le poids important des socialisations familiales. Quand les apprentis intègrent généralement un univers connu et valorisé par leur famille, les lycéens professionnels sont eux plus souvent l’objet d’une orientation contrariée vers un monde dont ils connaissent peu ou mal les règles et usages.

Consultez le rapport d’étude « Mesure et analyse des discriminations d’accès à l’apprentissage » du CEREQ et l’INJEP ici.