Quel modèle économique pour les CFA ?

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France compétences vient de publier le deuxième volet de son étude sur le modèle économique des CFA. Un focus y est porté sur l’équilibre budgétaire des CFA, sur les investissements que ceux-ci comptent entreprendre et sur l’évolution des charges administratives induites par la récente réforme de leur mode de financement.

Budget à l’équilibre pour 46% des CFA

Sur les 600 CFA interrogés à la rentrée 2020 par France compétences, 46 % d’entre eux pensent atteindre un budget financier à l’équilibre en fin d’année. Par ailleurs, 22% envisagent être en excédent, et 19% prévoient un déficit budgétaire.

L’étude montre que les CFA de taille moyenne, c’est-à-dire ceux qui accueillent entre 33 et 166 apprentis, sont ont moins souvent un budget excédentaire que les autres (13%, contre 22% pour l’ensemble des CFA). Les plus petits (entre 1 et 32 apprentis) sont en revanche plus souvent en situation excédentaire (29% contre 22% pour l’ensemble).

Deux typologies de CFA face à la réforme et à la crise sanitaire

Suite à la réforme de leur financement et à la crise sanitaire, deux grands types de CFA se dégagent. Les CFA agissant dans les métiers des services, proposant des formations dans le supérieur et plutôt de petite taille pensent avoir tiré profit de la crise sanitaire en digitalisant leurs formations et en convertissant une grande part de leurs contrats de professionnalisation en contrats d’apprentissage. De plus, ces CFA propose souvent d’autres types de formations en plus de l’apprentissage, ce qui favorise l’équilibre de leur modèle économique.

La deuxième typologie de CFA regroupe des établissements de taille moyenne qui interviennent dans le secondaire et plutôt dans l’industrie et la production. Ceux-ci ont été plus fragilisés par la réforme et par la crise sanitaire en raison de la moindre attractivité de leurs métiers et des investissements conséquents liés aux plateaux techniques qu’ils ont dû consentir.

Des investissements suspendus et plus de charges administratives

25% des CFA ont reporté leurs projets d’investissement, même s’ils ont pourvu aux achats essentiels tels que le matériel pédagogique et informatique. Les projets les plus importants ont été reportés face aux incertitudes qui pèsent sur le développement de l’apprentissage et au manque de cadre institutionnel régissant la prise en charge des investissements longs.

Par ailleurs, la réforme de leur financement à entrainé un accroissement des charges administratives pour la plupart des CFA, notamment à cause de la facturation des contrats d’apprentissage aux Opco et à la nécessaire obtention de la certification qualité Qualiopi. Ce supplément de travail administratif a eu un impact sur la gestion des ressources humaines et sur la trésorerie des CFA.

Enfin, l’étude souligne que le volet communication devient un poste de dépenses stratégique pour certains établissements, en particulier pour ceux qui exercent dans des secteurs d’activité peu attractifs.

Consultez la synthèse de l’étude de France compétences « Apprentissage : entre coûts-contrat et Covid-19, de nouveau modèles économiques émergent «  ici.