La mise en réseau, avenir des lycées professionnels ?

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La généralisation de la « mise en réseau » des lycées professionnels était l’un des objectifs de la réforme de 2018. Le Céreq vient de publier une étude sur deux académies pilotes en matière de réseaux d’établissements, qui permet de mieux comprendre les enjeux et les finalités de ce type de dispositifs et les défis à relever pour systématiser leur mise en œuvre.

Favoriser la lisibilité de l’offre de formation

La formation professionnelle, éclatée entre de nombreux types d’établissements et de dispositifs, souffre d’un manque certain de lisibilité. Face à cette fragmentation, certaines académies ont mis en place des réseaux fédérant des lycées publics professionnels et technologiques, des lycées privés sous contrat, des Greta, des centres de formation privés et des partenaires du monde économique autour de grandes thématiques professionnelles.

Ces réseaux ont pour but de décloisonner les établissements et les voies de formation (scolaire, par apprentissage ou en formation continue) en se basant sur une approche par métiers. L’objectif est d’améliorer ainsi la lisibilité de l’offre de formation, de faciliter les parcours et la mobilité des élèves et d’élever le niveau de qualification.

Les lycées professionnels et la mise en réseau

L’étude du Céreq porte sur deux expériences de mise en réseau. La première a été déployée en 2013 dans l’académie de Rouen, la seconde en 2016 dans l’académie de Grenoble. Les deux ont été menées par un même recteur convaincu que la voie professionnelle doit être une priorité de l’action académique, mais dans des contextes différents.

Dans le cas de Rouen, les EPLE (Établissements publics locaux d’enseignement) ont été systématiquement mis en réseau à l’échelle de l’académie. Neuf réseaux ont été définis à partir d’une cartographie socio-professionnelle et économique des secteurs d’activité, établie avec le conseil régional et les branches.

Dans le cas de Grenoble, la cartographie a été définie par les seules autorités académiques, autour de problématiques spécifiques à une filière et un territoire. Les réseaux regroupent beaucoup plus d’établissements dans l’académie de Rouen que dans celle de Grenoble.

Des relations hiérarchiques et partenariales à redéfinir

Le principal défi relevé par les chercheurs du Céreq est la mise en place d’un nouveau mode managérial par projet au sein d’une administration traditionnellement hiérarchique. Un binôme constitué d’un inspecteur de la filière et d’un chef d’établissement dit « tête de réseau » est en effet désigné par le rectorat pour animer le réseau et mobiliser les acteurs internes à l’Éducation nationale et les partenaires externes.

Si tous les acteurs interrogés, internes comme externes, adhérent aux objectifs de la mise en réseau, les partenaires externes (CFA, organismes de formation privés, partenaires économiques) et les Greta signalent des difficultés à trouver leur place dans des réseaux où les acteurs de l’Éducation nationale sont largement prépondérants et où les problématiques abordées sont très « scolaires » et centrées sur la formation initiale.

Consultez l’intégralité de l’étude du Céreq « Pour les lycées professionnels, l’avenir se joue en réseau » ici.