Ce que les 15 milliards du Plan d’investissement devraient apporter à la formation professionnelle

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Le Plan d’actions pour l’investissement et la croissance des entreprises annoncé par le gouvernement français intègre un volet formation auquel 15 milliards d’euros devraient être consacrés sur le budget global pour la période 2018-2022.

Selon les informations que laisse filtrer le gouvernement, les objectifs de ces investissements dans la formation professionnelle devraient suivre les orientations suivantes :   

Les bénéficiaires de l’enveloppe du Grand plan d’investissement

Pour ce qui est des bénéficiaires de l’enveloppe prévue de 15 milliards d’euros, la somme devrait prioritairement ciblé les publics suivants : les jeunes décrocheurs du système de formation vont se voir consacrer 6,7 milliards d’euros tandis que 7,1 milliards d’euros serviront à la qualification d’un million de demandeurs d’emploi les plus éloignés du marché du travail.

Les estimations du gouvernement ambitionne de permettre à 300 000 personnes de retrouver un emploi par ce biais, soit un point de chômage structurel en moins. En outre, un projet d’extension du dispositif de la garantie jeune devrait être mis en place afin de permettre à au moins 100 000 jeunes en situation de précarité d’être pris en charge annuellement.

Les formations ciblées par le plan d’investissement

Le grand plan d’investissement gouvernemental va privilégier les formations de 6 à 9 mois, soit les formations longues et certifiantes. En outre, de nouvelles prestations permettant aux demandeurs d’emploi de mieux intégrer la dimension des compétences relationnelles seront développées, en plus des postures professionnelles à maîtriser pour permettre l’intégration au sein d’une entreprise.

250 000 formations parmi les 2 millions financées seront effectuées à distance. Afin de renforcer cette nouvelle orientation, Openclassrooms a d’ailleurs été conviée à Matignon afin de présenter les cours en ligne qui s’inscrivent dans un parcours diplômant.

Enfin, 300 000 jeunes parmi les jeunes décrocheurs sorti du sortie du système scolaire devraient pouvoir accéder à une préparation aux dispositifs de formation en apprentissage et plus largement en alternance.

Prévenir les abandons

Le premier ministre Gérard Philippe a lui-même reconnu qu’allouer les moyens n’est pas suffisant, encore faut-il trouver des moyens pour éviter le décrochage de publics qui éprouvent des craintes à l’entrée en formation et seraient facilement démotivés en cours de cursus.

Ainsi, le gouvernement prévoit de leur faire bénéficier d’un accompagnement renforcé, qui n’existe pas encore actuellement. En effet, les demandeurs d’emploi sont provisoirement évincés du portefeuille actif des conseillers Pôle emploi lorsqu’ils partent en formation et ne sont dès lors plus suivis. Cela peut générer des inquiétudes pour les candidats à la formation, d’autant plus que les rumeurs de réduction d’effectifs vont bon train.

Selon Hervé Cherpion, ex-DG adjoint de Pôle emploi, l’effectif global de l’organisme public est suffisant pour faire face à ces besoins d’accompagnement, les problèmes résidant d’avantage dans le  trop grand nombre de personnes exerçant au niveau du back-office, au détriment du front office qui regroupe actuellement les collaborateurs en charge du suivi des personnes en situation de chômage.

Les mesures d’efficacité du Grand plan d’investissement

Afin de garantir l’efficacité du Grand Plan d’investissement, le gouvernement a prévu la mise en place d’un système de mesure de résultats. Ainsi, une réorientation annuelle des crédits en fonction des résultats des indicateurs sera possible.

Un indicateur de performance sera calculé et publié annuellement pour chaque organisme de formation, en se basant sur le modèle de l’indicateur de valeur ajoutée des lycée, afin de connaître clairement la qualité et les débouchés de chaque formation.

Le gouvernement prévoit également la mise en place d’un système de certification des organismes de formation afin de mettre fin aux offres irréalistes ou inadaptées. Le système d’agrément actuellement en place ne permet effectivement pas de juger de la qualité des organismes et de l’adéquation des formations proposés avec la réalité du marché et des besoins.