Quel accès à la formation pour les salariés en contrat aidé ?

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La Dares (Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques) a récemment publié une étude sur les pratiques de formation et de tutorat dans le cadre des contrats aidés : le CUI (Contrat Unique d’Insertion) et les EA (Emplois d’Avenir).

Ces dispositifs, subventionnés par l’Etat, s’adressent à des personnes sans emploi en difficulté sociale ou professionnelle. Ils prévoient, comme contrepartie à l’aide publique, des obligations de formation et de tutorat au bénéfice du salarié.

Le rapport de la DARES dresse un bilan des pratiques des entreprises en matière de formation et de tutorat dans le cadre des contrats aidés.

Un salarié sur deux formé dans les six premiers mois

D’après les déclarations des employeurs interrogés, 45 % des bénéficiaires d’emplois aidés ont suivi au moins une formation dans les 6 mois suivant leur embauche. De plus, 32 % ne l’ont pas encore fait mais devraient en suivre une dans les mois à venir. Dans l’ensemble, ce sont donc 77 % des personnes concernées qui devraient avoir été formées dans leur première année de contrat.

On peut cependant noter des différences selon les secteurs. Ainsi, l’accès à la formation est moindre dans le secteur marchand pour les personnes en CUI-CIE (Contrat Initiative Emploi). Seuls 26 % d’entre elles ont suivi une formation après 6 mois, et 21 % devraient en suivre une, les règles étant moins contraignantes pour les employeurs que dans le cadre d’un CUI-CAE (Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi).

Un meilleur accès à la formation pour les jeunes

L’étude de la DARES révèle que plus le salarié est jeune, plus il a accès à la formation : 51 % des jeunes de moins de 26 ans ont reçu au moins une formation, alors que seuls 43 % des 26-49 ans et 34 % des 50 ans et plus y ont eu accès. Cette différence est principalement due à l’obligation de former les bénéficiaires d’Emplois d’Avenir, réservés aux jeunes, que l’on ne retrouve pas concernant les CUI. Les femmes sont elles aussi un peu plus souvent formées que les hommes (45 % contre 41 %).

Par ailleurs, il apparaît que le taux d’accès à la formation est fonction de la taille de l’entreprise : il est de 49 % dans les entreprises de 50 salariés ou plus, 44 % dans les entreprises intermédiaires et 36 % dans les entreprises de moins de 10 salariés.

Ces nuances sont plus marquées dans le secteur marchand, en particulier pour les Emplois d’Avenir. 59 % des bénéficiaires ont été formés dans les grandes entreprises, contre seulement 32 % dans les petites. Pour les salariés en CUI-CAE, il n’y a quasiment aucune différence de ce point de vue.

Le tutorat, une pratique très répandue

Dans presque tous les cas (96 %), les employeurs déclarent que les salariés concernés ont un tuteur. Cette proportion est légèrement moindre pour en CUI-CIE. La plupart du temps, il s’agit du supérieur hiérarchique des personnes en contrat aidé. Mais celles-ci sont aussi souvent suivies par un tuteur externe (dans 56 % des cas).

Cette proportion est nettement plus importante parmi les salariés en Emploi d’Avenir et nettement plus faible pour les CUI-CIE, ce qui peut s’expliquer par la forte proportion d’embauches en CDI à l’issue de ces contrats.

Consultez l’intégralité de l’étude de la DARES ici.