La Commission européenne adopte une proposition pour favoriser le développement de l’apprentissage

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La commission européenne a procédé le 05 octobre dernier à l’adoption d’une proposition renouvelant le cadre européen de l’apprentissage. Son objectif premier est d’améliorer l’efficacité et la qualité de ce mode de formation en termes de débouchés et d’insertion professionnelle des bénéficiaires.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie européennes en matière de compétences dont le lancement a eu lieu en juin 2016 et qui est aussi liée au socle européen des droits sociaux. Ce dernier prévoit notamment un droit à une éducation, une formation et un apprentissage inclusifs et qualitatifs tout au long de la vie.

Améliorer la qualité et l’efficacité de l’apprentissage

La commission européenne avait lancé une consultation de grande envergure auprès de ses états membres. Cette dernière a permis à la commission de formuler une recommandation qui recense 14 critères clés censés être employés par les états européens et les parties prenants afin d’améliorer la qualité et l’efficacité de la formation en apprentissage.

L’objectif de l’initiative en elle-même est l’accroissement de l’employabilité et le développement personnel des apprentis afin de veiller à la qualité et les compétences de la main-d’œuvre et son adéquation avec les besoins du marché du travail.

Un cadre définissant sept critères d’évaluation de l’apprentissage

Afin de permettre une évaluation de la qualité et de l’efficacité de l’apprentissage, le cadre proposé par la commission de l’Union Européenne a établit les critères suivants en ce qui concerne la formation et les conditions de travail: il y a premièrement le contrat écrit, suivi des acquis d’apprentissage, le soutien pédagogique, la composante liée au lieu de travail, le salaire ou indemnité, le système de protection sociale, et enfin les conditions de travail, de santé ainsi que de sécurité.

Sept critères pour encadrer les conditions générales de l’apprentissage

La Commission s’est également attaché à définir sept critères d’appréciation des conditions générales de la formation en apprentissage afin d’améliorer la qualité des enseignements : le cadre réglementaire, la participation des partenaires sociaux, le soutien aux entreprises, les parcours flexibles et la mobilité, l’orientation professionnelle et la sensibilisation, la transparence ainsi que l’assurance de la qualité et le suivi des diplômés.

Les financements

Pour soutenir la mise en œuvre des critères cités ci-dessus, la commission prévoit l’octroi de financements de l’Union à des initiatives pertinentes. Ainsi, le Fonds social européen apporte une contribution d’un montant de 27 milliards d’euros à destination de l’éducation et de la formation tandis que l’Union européenne soutient également l’apprentissage au moyen de divers autres instruments.

L’Alliance européenne pour l’apprentissage a ainsi mobilisé à ce jour pas moins de 750 000 offres de postes en apprentissage pour les jeunes. Des milliers d’emplois ont déjà été proposés au titre de la « Garantie pour la jeunesse » (390 000 postes) puisque l’apprentissage fait partie des quatre possibilités mises à disposition des jeunes.

Pour rappel, la garantie pour la jeunesse est un engagement pris par l’ensemble des pays de l’UE de veiller à ce que tous les jeunes âgés de moins de 25 ans puissent bénéficier d’une offre d’emploi de qualité, d’une formation continue, d’un apprentissage, ou d’un stage dans les quatre mois qui suivent la perte de leur emploi ou la fin de leurs études.

Par ailleurs, Erasmus+ fait également la promotion de la mobilité des apprentis grâce à une nouvelle initiative nommée ErasmusPro ayant pour objectif de soutenir 50 000 stages d’apprentis en entreprises à l’étranger pour une période des cinq ans à venir.

Ainsi, vu les résultats obtenus par les efforts entrepris pour l’élargissement de l’offre de postes d’apprentissage, la connaissance des critères pour la réussite de l’apprentissage est nécessaire, d’où la création du nouveau cadre.

Mise en application de la proposition de la Commission 

Les États membres vont procéder à l’analyse de la proposition afin que son adoption par le conseil soit effective. En outre, la commission compte élaborer un nouvel ensemble de services de soutien afin d’aider les États membres et les parties prenantes dans la mise en œuvre du nouveau cadre en partageant les connaissances, en les mettant en réseau et par des activités d’apprentissage par les pairs.

La mise en avant de l’initiative se fera dans le cadre de l’Alliance européenne pour l’apprentissage et de campagnes de sensibilisation comme la semaine européenne des compétences professionnelles.

Contextualisation

Le nouveau cadre proposé par la commission de l’Union européenne apporte une contribution à la priorité que l’Union fixée en matière d’emploi, de croissance et d’investissement tout en respectant la diversité des systèmes nationaux. Elle s’inscrit également dans le cadre de la nouvelle stratégie en matière de compétences pour l’Europe et fait écho à l’ambition d’améliorer la qualité et la pertinence de l’acquisition de compétences.

Une des principales finalités est de faire en sorte d’augmenter le nombre de personnes se tournant vers l’enseignement et la formation professionnelle comme un premier choix. Il y a également l’accent appuyé sur le recours à l’apprentissage au sein des PME.

En outre, la proposition entre en contexte avec la déclaration de Rome du 25/03/17, le socle européen des droits sociaux ainsi que le suivi de la communication de 2016 intitulée « Investir dans la jeunesse de l’Europe ». Ce nouveau cadre entre en complément avec les actions de la Commission pour le renforcement de l’enseignement et la formation professionnelle.