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Le Centre d’Études et de Prospective du Ministère de l’Agriculture a publié les résultats d’une étude portant sur les formations en alternance dans l’enseignement agricole.
Le champ de l’étude porte sur les formations suivies en alternance dans des établissements scolaires et permet d’en préciser les caractéristiques et enjeux.
Chaque année, plus de 50 000 alternants au sein de 375 établissements suivent une formation pour préparer un diplôme de l’enseignement professionnel agricole.
Les acteurs de la formation scolaire en alternance
Les établissements de formation sont regroupés en deux réseaux principaux : l’Union nationale des maisons familiales rurales d’éducation et d’orientation (UNMFREO) avec 370 établissement recensés sur l’ensemble du territoire et l’Union nationale rurale d’éducation et de promotion (UNREP) qui rassemble 5 établissements dont 4 concernent des écuries de courses.
En 2016, la formation en alternance a concerné 50 216 élèves, soit un tiers des effectifs totaux d’élèves et étudiants de l’enseignement agricole.
L’organisation de la formation
L’enseignement agricole en alternance présente 3 cycles de formation : Certificat d’aptitude professionnelle agricole (CAPA), Baccalauréat professionnel agricole (Bac Pro agricole) et Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA).
Chaque cycle de formation se développe en différentes filières : aménagement de l’espace et protection de l’environnement, production agricole (végétale ou animale), services en milieu rural et transformation alimentaire.
Le temps passé en formation en établissement est proche de celui passé en entreprise : 18 semaines en établissement pour 22 semaines en entreprise (avec 12 semaines de vacances scolaires).
Profil des alternants agricoles
Le cycle du baccalauréat professionnel agricole rassemble le plus grand nombre d’élèves, suivi par le CAPA.
Dans l’ensemble, la filière « service » rassemble le plus d’étudiants sur les trois cycles. Avec la filière « production », elles représentent à elles deux une large majorité des effectifs.
Pris globalement, le nombre d’effectifs féminins et légèrement supérieur aux alternants masculins mais cela varie suivant les établissements et les types de formation suivis.
L’origine sociale des alternants est sensiblement la même que dans le cadre de la formation classique, mais l’étude relève néanmoins une présence plus forte des ouvriers dans l’alternance et une moindre représentation des employés.
Insertion professionnelle des alternants agricoles
Trois ans après la fin des études, le taux d’emploi des diplômés en alternance est supérieur de deux points pour les titulaires d’un CAPA et s’élève à 59%.
Pour les Bac Pro, il monte à 70 % mais reste inférieur de quatre points à celui de l’ensemble des diplômés de l’enseignement professionnel agricole pour les Bac pro.
Même chose pour les diplômés du BTSA qui sont 78 % en emploi, soit légèrement inférieur de trois points.
Proportionnellement, le rapport note que les bacheliers professionnels et diplômés du BTSA en alternance sont plus nombreux à poursuivre leurs études.
Les enjeux de la formation agricole en alternance
Le premier enjeu touche au recrutement des élèves car la mise en place d’un système de remédiation scolaire au sein des collèges limite le nombre d’orientations vers l’enseignement agricole à ce niveau du cursus.
Le rapport relève également des difficultés de recrutement de moniteurs encadrants, dont les fonctions complémentaires à la formation et les horaires sont plus lourds que pour le reste du corps enseignant.
La situation financière des Maisons familiales rurales pose aussi question. La diminution constatée de leurs ressources (subventions de l’Etat et des Conseils départementaux, services vendus) rend leur équilibre financier difficile dans un contexte où des investissements immobiliers parfois conséquents sont nécessaires pour créer, rénover ou mettre aux normes les bâtiments vieillissants, notamment les internats.
Enfin, l’évolution des règles en matière de sécurité et de restauration collective sont parfois difficiles à assumer par ces établissements.
Dans ses conclusions, le rapport s’interroge donc sur les choix à venir pour la formation agricole en alternance, notamment en termes de maintien des internats, ce qui influerait fortement sur l’évolution des projets pédagogiques et la qualité de la formation en alternance.
Consultez l’analyse complète « Les formations par alternance sous statut scolaire dans l’enseignement agricole : enjeux et perspectives » ici.