Apprentissage en Ile-de-France : bilan de 20 ans de politiques volontaristes

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En pleine réforme de l’apprentissage, le Carif-Oref d’Ile-de-France vient de publier une note de synthèse qui dresse un bilan régional de vingt années de politiques en faveur de cette voie de formation.

Des effectifs d’apprentis en forte hausse

L’étude montre qu’en 2017, près de 85.000 personnes suivaient une formation initiale sous statut d’apprenti en Ile-de-France, que ce soit dans un lycée ou dans un CFA (Centre de formation d’apprentis). Le nombre d’apprentis a quasiment été multiplié par deux dans la région entre 1995 et 2017 (+99%).

L’Île-de-France a donc connu un développement de l’apprentissage particulièrement remarquable, puisque sur la même période, les effectifs d’apprentis n’ont cru « que » de 46%, avec près de 430.000 apprentis en 2017. Cette croissance est principalement portée par une forte hausse des effectifs dans l’enseignement supérieur.

On note par ailleurs une élévation du niveau de diplôme et une féminisation plus marquées en Île-de-France que dans l’ensemble du territoire national.

Ces chiffres sont le résultat, notamment, de politiques volontaristes visant à valoriser cette voie de formation, dont la dernière en date est la loi Avenir professionnel. Elles ont, par exemple, entrainé un fort développement de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur. La réforme Séguin de 1987 puis la loi quinquennale de 1993 ont ainsi ouvert l’apprentissage aux niveaux de formation supérieurs au CAP.

Les métiers de service surreprésentés dans l’apprentissage en Ile-de-France

Il existe deux grands domaines de formation en apprentissage : celles qui mènent à des métiers de la production (bâtiment, industrie, …) et celles qui mènent à des métiers de services (santé, commerce, administratif, …).

En Île-de-France, 62% des apprentis suivent une formation dans les services, contre 43% au niveau national. Cette surreprésentation s’explique sans doute par les caractéristiques du marché de l’emploi francilien, où le tertiaire est particulièrement développé.

Les freins à l’apprentissage

Malgré les politiques en faveur de l’apprentissage menées depuis une vingtaine d’années, certains freins persistent. L’orientation vers l’apprentissage en troisième, par exemple, reste problématique. Elle est toujours vue par de nombreuses familles qui la considèrent comme une « voie de garage », notamment parce qu’elle mène souvent à des métiers mal considérés. En revanche, cette orientation est favorablement perçue dans d’autres situations, notamment lorsqu’elle concerne un métier bien connu du jeune et de sa famille, ou une profession valorisée par la société ou l’entourage.

Les autres freins identifiés par l’étude sont les craintes des familles concernant la sécurisation du parcours d’apprentissage, la difficulté à trouver un employeur ou la nécessité de mobilité.