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Si l’industrie alimentaire demeure le premier secteur industriel en France en 2017, elle a connu certaines difficultés avec un taux de marge sous tension grévé par une guerre des prix et un décrochage de compétitivité qui ont généré une rude concurrence entre ses acteurs.
Un bilan à relativiser pour les entreprises de l’alimentaire
L’Association nationale des industries alimentaires (ANIA) a dressé un bilan économique des entreprises française du secteur pour 2017 et livré ses prévisions pour l’année 2018. Il relève que malgré les États généraux de l’alimentation qui se sont tenus sur deuxième partie de l’année 2017, les entreprises de l’alimentaire ont subi de plein fouet les impacts d’une guerre des prix qui s’est intensifiée avec les négociations commerciales pour 2017-2018.
Toutefois, le secteur a réussi à conserver sa position de leader de l’industrie française et reste créateur d’emploi. Il représente ainsi 429 079 emplois directs, soit une augmentation de 4491 emplois sur l’année 2017.
Le chiffre d’affaires du secteur agroalimentaire s’élève à 180 milliards d’euros pour l’année 2017 avec un bond de 3,9% par rapport à 2016. Ce résultat, porté par une dynamique à l’export positive et la forte hausse des matières premières alimentaires (+12%), est cependant à relativiser au regard de la croissance moyenne de +5,8% enregistrée par le reste de l’industrie en France.
L’activité à l’export en pleine forme
L’export demeure un levier incontournable pour les entreprises du secteur alimentaire puisqu’il représente 21% du chiffre d’affaires avec un excédent commercial de 7,6 milliards d’euros, soit plus de 4%. La France garde ainsi sa position de quatrième exportateur mondial après les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Ces chiffres ne peuvent toutefois cacher les réalités économiques et financières globales du secteur alimentaire qui a observé en 2017 une baisse du taux de marge de ses entreprises. Il faut également relever que la production a continué à baisser en 2017 de -0,4% après -1,3 % en 2016, alors qu’elle augmentait dans le même temps de +2,2 % dans le reste de l’industrie.
Une destruction de valeur engendrée par la guerre des prix est également observée. Cela représente une perte à hauteur de 4 milliards d’euros concernant la filière alimentaire depuis l’année 2014. En 2017, malgré les États généraux de l’alimentation et la signature d’une charte en novembre par tous les acteurs, le secteur continu de subir des difficultés.
Actuellement, l’industrie alimentaire française attend l’application du projet de loi encore en discussion au Parlement. Le but est de rééquilibrer les marges sur tous les produits alimentaires afin de recréer la valeur des acteurs de la filière. Cette nouvelle loi s’avère indispensable pour les acteurs du secteur et devrait inclure des contrôles et sanctions pour une meilleure régularisation.