De nombreuses entreprises françaises choisissent de recruter en alternance pour renforcer leurs équipes. En contrat d’apprentissage comme en contrat de professionnalisation, les offres de postes en alternance couvrent désormais tous les secteurs d’activité, de l’industrie à la banque-assurance en passant par la vente ou les services.

Embaucher en contrat d’alternance permet à l’employeur de faire face aux turn-over récurrents, au remplacement d’un salarié ou encore à l’accroissement de son activité. Moins rémunéré qu’un salarié à temps plein puisqu’il est en formation, l’alternant pourra découvrir tous les rouages de son futur métier grâce à un tuteur qui facilite son intégration dans l’entreprise.

A la différence d’un contrat de travail « classique », le processus de recrutement d’un alternant comporte des conditions particulières, notamment pour l’enregistrement des contrats qui passe par l’OPCO (Opérateurs de compétences) dont dépend l’entreprise. Savoir comment recruter un alternant ne s’improvise donc pas et nous détaillerons les informations utiles dans ce dossier spécial.

 

Définir les besoins de l’entreprise avant de recruter

Comment recruter en alternance
L’alternance est un véritable partenariat entre l’entreprise et un salarié formé

Avant de chercher l’alternant idéal, il est essentiel de définir précisément les besoins de l’entreprise. Il faut donc déterminer le profil du poste qui sera confié au futur alternant.

Pour définir leurs besoins de main d’œuvre, les entreprises peuvent faire confiance à différents acteurs conseil de l’alternance chargés de les informer, notamment :

  • Les chambres consulaires (chambre de métiers, de commerce et d’agriculture),
  • Le Conseil Régional,
  • Les Organismes Paritaires Collecteur Agréés (OPCA) remplacés par les OPCO, Opérateurs de compétences depuis le 01 avril 2019
  • Les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) ou organismes de formation agréés

Le poste proposé devra être conforme aux conditions de formation telles que définies par les Ministères de l’Éducation Nationale et de l’Agriculture le cas échéant.

Dans la description du poste, les entreprises devront signaler :

  • L’intitulé du poste,
  • Le niveau de qualification exigé,
  • Le descriptif des activités confiées à l’alternant,
  • La position de l’alternant dans l’organigramme,
  • Les compétences nécessaires au poste,
  • Le lieu de travail,
  • Les conditions de rémunération,
  • Les coordonnées du destinataire des candidatures.

Détailler les conditions de travail permet à l’entreprise de pouvoir répondre correctement aux questions soulevées par l’alternant durant l’entretien d’embauche.

Les entreprises pourront alors identifier les profils de candidats adaptés à leurs besoins.

 

Choisir le contrat d’alternance qui convient à vos besoins

Il existe 2 types de contrat de travail en alternance : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Ils encadrent des besoins spécifiques de formation professionnelle et ne s’adressent pas aux mêmes publics même si les différentes réformes les ont progressivement rapprochés.

Il convient donc pour l’employeur de définir quel contrat en alternance répond à ses besoins de recrutement et formation d’un salarié avant de s’engager. Les obligations pour l’entreprise ne sont pas les mêmes.

Le contrat d’apprentissage encadre une formation à vocation diplômante et est ouvert aux candidats âgés de 16 à 30 ans (29 ans révolus) depuis 2019 et la réforme de la loi « Avenir professionnel ». Il est également accessible sur dérogation aux mineurs de 15 ans et sans limite d’âge pour les travailleurs handicapés et les candidats à la création ou reprise d’une entreprise assujettie à l’obtention d’un diplôme ou titre.

Le contrat de professionnalisation a vocation qualifiante et s’adresse en premier lieu aux jeunes de 16 à 25 ans pour leur permettre d’acquérir une qualification professionnelle complétant leur formation initiale. Il est également ouvert sans limite d’âge aux demandeurs d’emploi de 26 ans et plus inscrits à France Travail (anciennement Pôle emploi), aux bénéficiaires des minimas sociaux ou aux travailleurs handicapés.

Plus d’infos sur les différences entre contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation !

 

Trouver le bon profil d’alternant

À l’ère d’Internet, il est bien plus facile pour une entreprise de trouver des candidats en alternance. Le tout est de rédiger une annonce séduisante afin d’attirer le maximum de candidats : mettez en avant les avantages du poste proposé (rémunération, durée, activités variées, etc.).

Pour diffuser son annonce, plusieurs possibilités existent :

  • Déposer son annonce sur un site emploi ou « jobboard » (Monster, Régionjob, Indeed, L’Etudiant …) afin d’attirer des candidats,
  • Déposer une petite annonce dans les organisme de formation (y compris lycées technologiques ou professionnels)
  • Entrer en relation avec un alternant via les réseaux sociaux (LinkedIn, Viadeo …),
  • Déposer une annonce dans un journal local.

En quelques clics, les entreprises peuvent trouver des dizaines de profils correspondant à leurs attentes. Le recruteur pourra alors passer à l’étape suivante du recrutement : l’entretien d’embauche.

Recevoir un candidat en entretien permet de vérifier son aisance à l’oral et de juger son comportement vis-à-vis de l’éthique du travail.

Lors de l’entretien, les entreprises pourront vérifier :

  • L’implication et la motivation de l’étudiant,
  • Le projet professionnel de l’alternant,
  • Ses expériences passées et son bilan personnel,
  • Ses qualifications,
  • Sa capacité d’adaptation,
  • Son dynamisme, sa curiosité et son aisance sociale.

Pour les candidats qui ne sont pas retenus, il est conseillé d’envoyer tout de même une réponse négative, par courrier ou par e-mail, afin de conserver l’image positive de l’entreprise.

 

Préparer la mise en place de l’alternance

Une fois le candidat sélectionné, l’entreprise doit procéder aux démarches administratives en vigueur pour formaliser et valider son recrutement. L’Opérateur de compétences (OPCO) dont dépend l’entreprise est le seul organisme habilité à enregistrer les contrats. C’est aussi l’organisme en charge d’assurer le financement de la formation en alternance, suivant des critères définis par branches professionnelles. Il convient donc pour l’employeur de consulter son OPCO en amont du recrutement pour connaitre les critères de prise en charge financière de la formation.

L’employeur doit signer une déclaration d’embauche qui garantit les équipements de travail, les qualifications du tuteur et l’organisation de l’alternance. Ensuite, l’entreprise doit rédiger un contrat en alternance sur la base des formulaires CERFA FA13 pour le contrat d’apprentissage ou CERFA 12434 pour le contrat de professionnalisation.

L’OPCO a 20 jours pour statuer sur la prise en charge financière de la formation en alternance visée par le contrat, à compter de la réception de l’ensemble des documents constituant le dossier d’enregistrement. L’absence de réponse de l’OPCO dans un délai de 20 jours vaut décision implicite de rejet de prise en charge du contrat.

Depuis le 1er janvier 2020, l’employeur doit transmettre le contrat en alternance au plus tard dans les 5 jours ouvrables suivant le début de son exécution, à son OPCO qui aura charge de l’enregistrer auprès de la DGEFP (délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle).

 

Désigner et former un tuteur dans l’entreprise

L’entreprise doit également choisir un tuteur chargé d’encadrer le futur alternant. On parle de « maître d’apprentissage » dans le cadre d’un contrat d’apprentissage et de « tuteur » en professionnalisation. Il sera en charge de l’étudiant durant toute la durée de son contrat.

Si la désignation d’un maitre d’apprentissage est obligatoire dans le cadre d’un contrat d’apprentissage, l’accompagnement d’un alternant en professionnalisation n’est pas obligatoire mais la nomination d’un tuteur est encouragée par des accords de branches professionnelles et définie par la loi.

Un maître d’apprentissage doit obligatoirement remplir l’une des conditions suivantes :

  • Être titulaire d’un diplôme ou titre du même domaine que celui visé par l’apprenti et d’un niveau au moins équivalent, et justifier d’une année d’exercice minimum dans l’activité visée
  • Justifier de deux années d’exercice dans un poste en rapport avec la qualification préparée par l’apprenti

L’accompagnement d’un alternant en contrat de professionnalisation n’est pas obligatoire mais encouragé par des accords de branches professionnelles et défini par la loi. Il doit justifier de 2 années d’expérience professionnelle en rapport avec le diplôme ou le titre préparé par l’alternant.

Au regard des fonctions tutorales dont il aura la charge auprès d’un apprenti ou d’un alternance, le tuteur désigné par l’entreprise peut suivre une formation prise en charge pour améliorer l’accompagnement et la transmission des savoir-faire.

A noter : plusieurs salariés peuvent se partager le rôle de maître d’apprentissage sous réserve de désigner un référent en charge de la liaison avec le CFA chargé de la formation.

Pour tout savoir sur l’embauche d’un salarié en alternance, téléchargez gratuitement notre Guide du recrutement en alternance !