Comment permettre l’insertion professionnelle des jeunes décrocheurs ?

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L’accès à l’emploi des jeunes âgés de 15 à 24 ans tient avant tout à leur niveau de qualification professionnelle. Les chiffres montrent en effet une grande disparité d’insertion professionnelle entre les titulaires d’un diplôme de l’enseignement secondaire et les candidats sortis du système scolaire sans qualification. Le taux de chômage des moins diplômés est ainsi trois fois supérieur à celui des diplômés et ils rencontrent plus de difficultés sur le marché du travail.

L’insertion professionnelle et sociale est un facteur déterminant pour favoriser l’accès durable à l’emploi. C’est pourquoi ont été mise en place les Établissements pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE) et les écoles de la 2ème chance dans le but de permettre à des jeunes décrocheurs qui n’ont ni diplômes ni qualification de développer leurs talents et accéder au monde professionnel.

Les Établissements pour l’insertion dans l’emploi

Les trois principaux piliers des EPIDE sont le volontariat, le contrat de 8 mois minimum ainsi que l’internat de semaine. Il ont vocation à permettre l’inscription de jeunes décrocheurs de 18 à 25 ans dans une dynamique positive d’insertion et de les aider à la construction de réponses à leurs problématiques en termes de chômage et de décrochage scolaire.

Un EPIDE se distingue par le fait que ce n’est ni organisme de formation ni une école. De plus, l’accompagnement global qu’il propose a un positionnement original qui suppose un fort engagement des jeunes concernés. Dans les faits, les candidats souhaitant intégrer un centre EPIDE deviennent des volontaires à l’insertion qui vont être accompagnés par une équipe pluridisciplinaire constituée de divers professionnels.

Les jeunes inscrits en EPIDE bénéficient de l’accompagnement de ces professionnels et peuvent acquérir les compétences leur permettant de choisir et de préparer leur avenir. Pour ce faire, ils suivent des cours de remises à niveau ainsi que des formations en alternance dans le but de retrouver une estime de soi et de pouvoir prendre en main leur avenir.

Des apprentissages sur mesure à l’École de la deuxième chance 

On dénombre plus de 110 Écoles de la deuxième chance (E2C) en France. Les jeunes qui veulent s’y inscrire doivent préalablement passer des entretiens afin de mesurer leur niveau d’engagement et de motivation. En outre, le stagiaire est amené à avoir une très forte implication pour concevoir sa propre formation et son insertion professionnelle. A l’issue de sa formation, il reçoit une Attestation de compétences acquises et doit disposer d’un ou plusieurs projets professionnels aboutis (au cas où l’un n’aboutirait pas).

Pris récemment comme exemple du dispositif par la Ministre du Travail lors d’une récente visite dans la ville, l’École de la deuxième chance de Marseille a ouvert ses portes en 1997 et plus 7000 stagiaires y ont été accueillis depuis, avec un choix de 120 métiers reflétant la diversité des projets professionnels. Elle a reçu en 2014 le prix Gravier qui récompensait son action forte en matière d’insertion professionnelle ainsi que sa capacité à être un modèle viable. En 2015, l’école a d’ailleurs complété son offre d’insertion en lançant le programme « E2C Entreprendre » pour l’initiation des stagiaires à la gestion d’entreprise et pour le rapprochement des publics faiblement qualifiés de la création d’entreprise.

Au delà de la mise en avant de ces dispositifs, Muriel Pénicaud a récemment confié une mission au président du Groupe SOS sur la mobilisation des acteurs de l’insertion, au service de ceux qui sont victimes d’exclusion sur le marché du travail. L’objectif est de permettre à chaque jeune en manque de qualifications de bénéficier d’une formation, indépendamment de son parcours ou de son origine sociale.