Améliorer la formation professionnelle en réformant Pôle emploi ?

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Un récent rapport remis au Président de la République sur les grands défis économiques recommande de renforcer les efforts de la France en matière de formation professionnelle. Il s’attarde notamment sur le rôle de Pôle emploi dans le développement de la formation professionnelle.

Inciter les employeurs à investir dans la formation de leurs employés

Le rapport recommande de prévoir des mesures pour inciter les employeurs à investir dans la formation de leurs salariés. Pour ce faire, les auteurs évoquent « des allègements de cotisations sociales sur les bas salaires » qui « pourraient être conditionnés à l’offre de formation de qualité ». Parallèlement, les employeurs pourraient verser « un abondement supplémentaire au compte personnel de formation » des salariés peu qualifiés, qui ciblerait des formations dont « les qualifications devraient être entièrement certifiées et adaptées aux besoins sectoriels à l’échelle locale ».

Revoir le rôle de Pôle emploi dans la formation professionnelle

Pour les auteurs du rapport, il est important de revoir en profondeur les missions de Pôle emploi. L’organisme public devrait ainsi faire preuve, à leurs yeux, d’une « plus grande proactivité » dans l’aide qu’il apporte aux travailleurs dont les emplois sont menacés par la restructuration d’une entreprise. Pôle emploi devrait aussi selon eux engager une vraie réflexion, aux côtés des entreprises, « sur le contenu des emplois et les parcours d’évolution de carrière afin d’en renforcer l’attractivité ».

Si l’organisme travaille déjà en lien avec les employeurs pour la formation professionnelle, cette interaction « peut être renforcée à plusieurs niveaux », selon le groupe d’économistes. Il pourrait ainsi « jouer un rôle plus important dans la définition des besoins de compétences et lorsqu’il s’agit de vérifier que l’offre des organismes de formation locaux est adaptée. Cela nécessiterait une coopération étroite avec France Compétences, la nouvelle entité chargée de veiller à la qualité des organismes de formation grâce à leur certification et à une évaluation constante », d’après leur rapport.

Ce rôle d’intermédiaire est particulièrement important pour les petites entreprises, qui ont du mal à formuler clairement leurs besoins en matière de compétences auprès des organismes de formation privés. En la matière, « Pôle emploi a un rôle utile à jouer à ce niveau pour assurer la coordination et la consolidation des besoins de ces employeurs de plus petite taille en veillant à leur satisfaction ».

Enfin, le rapport propose que Pôle emploi aide à « corriger certains défauts éventuels du CPF », en termes d’information des travailleurs et de conviction des employeurs notamment.

Inciter les salariés à se former

Les auteurs du rapport encouragent à aller au-delà du CPF en matière d’incitation à la formation des salariés. Ils proposent notamment un système de bourses et de prêts non remboursables si les fonds sont utilisés à des fins de formation, en prenant pour exemple la Norvège.

Développer encore plus l’alternance

Bien que l’apprentissage connaisse une forte croissance ces dernières années, « les formations qui alternent emploi et études sont encore peu répandues » aux yeux du groupe d’économistes, seul un quart des élèves de l’enseignement secondaire suivant ce mode de formation. Pour eux, la France doit encore progresser sur ce sujet, par exemple en s’inspirant du système néerlandais « Katapult », un réseau de partenariats public-privé entre entreprises, centres de recherche et écoles.

Améliorer la formation professionnelle des “seniors”

Pour les auteurs du rapport, « il faut concentrer l’effort sur la formation tout au long de la vie professionnelle », en mettant notamment l’accent sur la formation des seniors. Dans cette catégorie d’actifs, « les niveaux de qualification sont plus faibles que chez les travailleurs plus jeunes du fait de l’ancienneté des études et du manque de remise à niveau », souligne le rapport. La formation professionnelle peut ainsi être une manière de « lutter contre la discrimination fondée sur l’âge ».

Consultez l’intégralité du rapport « Les grands défis économiques » ici.