Les qualifications des chômeurs correspondent elles aux besoins des entreprises?

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Le CREDOC a récemment publié une étude portant sur le niveau de qualification des chômeurs au regard des besoins de recrutement des entreprises en France.

En se basant sur l’enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) de Pôle emploi et les données du recensement de l’INSEE, le CRÉDOC a ainsi chercher à évaluer l’adéquation des besoins de main-d’œuvre et celle des qualifications des demandeurs d’emploi inscrits par famille de métiers et par région, sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Le CREDOC, ou Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, est un organisme français d’études et de recherche qui mène de nombreux travaux interdisciplinaires (économiques, sociologiques, statistiques, voire linguistiques) au service des acteurs de la vie économique et sociale.

Le rapport note qu’avec un niveau de chômage restant élevé en France, la nécessité de rapprochement des qualifications des personnes en recherche d’emploi avec les besoins de recrutement des entreprises est un des leviers à mobiliser pour réduire le nombre de chômeurs et répondre aux besoins de l’économie.

Les écarts entre qualification et besoins des entreprises varient selon les métiers

De manière globale, le CREDOC affirme que la structure des qualifications des personnes actives qui recherchent un travail est similaire aux besoins en main d’œuvre des entreprises. Cependant, certains métiers et qualifications présentent des écarts significatifs.

Ainsi, pour les postes d’ingénieurs et de cadres, la main d’œuvre est insuffisante, avec 5,9% de chômeurs et 9,1% des besoins. Inversement, les ouvriers qualifiés rencontrent une insuffisance des perspectives d’embauches. En effet ils représentent 22,4% des chômeurs pour seulement 12,1% des besoins d’embauche des entreprises.

Les ouvriers agricoles quant à eux constituent un cas à part avec un écart de main d’œuvre très important: 12,4% des besoins pour seulement 2,1% des chômeurs. Malgré tout, seulement 24% des recrutements sont jugés difficiles par les employeurs pour ce métier. Cette situation serait expliquée car il y a une proportion très élevée de contrats saisonniers courts et de travailleurs étrangers sur ces emplois.

Des embauches difficiles en fonction des régions

Certaines régions présentent des écarts très importants au niveau de la main d’œuvre et des besoins des entreprises. C’est le cas de la région IDF où les postes d’ingénieurs et de cadres affichent un grand décalage, avec 12,2% des chômeurs pour 21,4% des besoins.

En outre, les employeurs de la région IDF affirment également qu’il y a des difficultés de recrutement dans des proportions supérieures au niveau national pour les professions de la santé ainsi que pour les ingénieurs télécom et les ingénieurs en informatique avec respectivement 75%, 93%, 71%, 70% et 64% de recrutements qui présentent des difficultés.

Les postes d’ingénieurs et de cadres présentent également des écarts importants en Normandie et dans les Hauts-de-France. Enfin, la seule région qui affiche un ratio plus favorable entre les qualifications des chômeurs et des besoins des entreprises sur les postes d’ouvriers qualifiés est la Corse.

Télécharger l’étude complète du Crédoc ici.