L’institut Montaigne fait des propositions pour développer l’apprentissage

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S’appuyant sur les résultats d’une enquête ELABE sur le rapport des français à l’apprentissage, l’Institut Montaigne vient de publier un note détaillant plusieurs leviers d’actions visant à développer l’apprentissage en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes sur le marché de l’emploi.

Les français et l’apprentissage

L’enquête ELABE parue en septembre 2017 révèle que 78% des Français pensent que le système d’éducation ne facilite pas la préparation des élèves au monde du travail tandis que 81% plébiscitent les formations en apprentissage comme un facteur de facilitation pour trouver un premier emploi. Enfin, 84% considèrent que ce type de formation est une mesure efficace pour lutter contre le chômage.

Malgré ces considérations positives, on constate néanmoins que le nombre d’apprentis en France a accusé une baisse de 4% depuis 2010 tandis que le chômage de masse des jeunes subsiste dans des proportions importantes.

Think tank indépendant, l’Institut Montaigne a vocation à élaborer des propositions concrètes dans les domaines de l’action publique, de la cohésion sociale, de la compétitivité et des finances publiques. Convaincu que l’apprentissage fait partie des pistes les plus favorables de favoriser l’accès des jeunes à l’emploi, il propose 3 mesures clés afin que de faire de l’apprentissage la voie professionnelle initiale de droit commun.

Permettre aux régions de piloter la formation professionnelle

L’institut fait le constat que l’apprentissage en France fait actuellement les frais d’une gouvernance inefficace qui a un impact négatif sur l’impulsion donnée par l’exécutif. Effectivement, la carte des formations professionnelles initiales est impossible à piloter à cause de la coexistence d’une voie d’apprentissage qui relève de la compétence des conseils régionaux et d’une voie de formation professionnelle par voie scolaire dont le pilotage est confiée à l’éducation nationale.

Il recommande donc que la définition de la carte des formations initiales réalisées par voie scolaire au sein des lycées professionnels ou par voie professionnelle au sein des CFA soit confiée aux Conseils Régionaux. Ces derniers étant les plus à même de réaliser les arbitrages nécessaires sur les cartes des formations compte tenu de leurs compétences générales en matière de développement économique.

Il s’agit ainsi de créer un bloc de compétences homogènes dédiées à la formation professionnelle initiale en collaboration étroite avec les branches professionnelles et les organismes consulaires qui peuvent apporter leurs connaissances précises des besoins en compétences des entreprises de la Région.

Introduire des systèmes de préparation à l’apprentissage

Des moyens considérables ont été mobilisés par les pays qui ont développé l’apprentissage de manière massive, notamment pour la création des périodes de transition ou de sas passerelle entre l’état scolaire et l’apprentissage.

Ainsi, l’Institut Montaigne propose la généralisation des dispositifs d’initiation aux métiers de l’alternance (Dima), établissant des cursus spécifiques de préparation à l’apprentissage qui sont accessibles aux jeunes de moins de 15 ans, sans prendre en compte leur origine scolaire.

Il demande également d’intégrer la création d’une voie de préparation à l’apprentissage destinée spécialement aux jeunes en situation de décrochage du système d’éducation et de formation professionnelle.

Afin de lutter contre le phénomène de déperdition d’apprentis en cours de parcours, il propose aussi de permettre de créer une première année en CFA qui constituerait une année de préparation à l’apprentissage et serait l’équivalent d’une seconde professionnelle en bac pro.

Adapter le système de certification aux mutations de l’économie

Cette troisième proposition repose sur le besoin d’amorcer une refonte des processus d’élaboration et de rénovation des diplômes professionnels afin d’apporter une réponse plus réactive et en adéquation avec les besoins des entreprises, aux mutations économiques et rapides.

Pour ce faire, l’institut propose un rééquilibrage de la charge horaire d’enseignement en faveur des compétences métier et souligne l’importance d’impliquer les partenaires sociaux et branches professionnelles dans le but de raccourcir les délais de création et de rénovation de diplômes.

Il recommande ainsi de fixer un délai maximum pour l’adaptation des référentiels des diplômes préparés par l’apprentissage qu’il fixe pour exemple à 18 mois pour la création d’un nouveau diplôme et 6 mois pour l’adaptation d’un référentiel existant.

Télécharger l’étude de l’Institut Montaigne « Apprentissage : les trois clés d’une véritable transformation » ici.