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A l’aube de l’application de la réforme de la formation professionnelle, le dernier Bulletin de Recherches Formation-Emploi du Céreq revient sur 20 ans d’insertion des apprentis. Il dresse un bilan des enquêtes Génération menées par l’organisme public. Alors, que le nombre d’apprentis a doublé depuis le début des années 1990, ces enquêtes permettent d’analyser 20 ans d’insertion des apprentis en tenant compte des variations de la conjoncture économique sur la période. Elles confirment les atouts de l’apprentissage (accès à l’emploi plus rapide), mais notent aussi qu’ils varient selon les niveaux de formation et la conjoncture économique.
L’effet « contact » avec l’entreprise favorise l’insertion professionnelle des apprentis
Premier constat des études Génération : avoir suivi une formation par apprentissage apporte un double bénéfice pour l’accès à l’emploi. Le premier résulte de l’expérience professionnelle acquise en cours de formation. Les études montrent que celle-ci a un impact significatif sur l’insertion des apprentis mais aussi des autres scolaires qui ont pu s’en forger une durant leurs études.
Le second avantage est l’effet « contact ». Ce terme désigne l’opportunité d’être embauché directement par l’entreprise où le contrat d’apprentissage a été effectué. Statistiquement, ce type d’embauches a donc une influence favorable sur les chiffres de l’insertion professionnelle des apprentis.
Une insertion malgré tout dépendante de la conjoncture économique
Cependant, les effets de l’apprentissage s’avèrent sensibles à la conjoncture économique. En période favorable, les offres de contrats d’apprentissage sont plus nombreuses et les embauches à l’issue de la formation plus fréquentes. Dans ce contexte les écarts entre les taux d’insertion des apprentis et des jeunes formés par la voie scolaire tendent à s’accentuer, surtout pour les premiers niveaux de qualification.
A l’inverse, lorsque la conjoncture est plus difficile, les apprentis rencontrent davantage de difficultés à trouver une entreprise, et les propositions d’embauche stable sont plus rares à l’issue de leur formation. De plus, ceux qui ne sont pas embauchés sont soumis à une plus forte concurrence sur le marché de l’emploi.
L’apprentissage, un outil efficace pour l’insertion des jeunes en période de crise ?
En conclusion, le Bulletin du Céreq interroge la pertinence de la volonté gouvernementale de développer encore plus l’apprentissage. Les auteurs se demandent si l’ambition de la loi Avenir professionnel de relancer la croissance des effectifs d’apprentis (qui plafonnent à 450.000 depuis quelques années) ne devrait pas impérativement être accompagnée de mesures pour contrecarrer le caractère procyclique de l’apprentissage. Ils se demandent également si une quasi-généralisation de l’apprentissage ne réduirait pas considérablement ses vertus en termes d’employabilité.
Les réponses à ces questions dépendent sans doute de la manière dont les entreprises et les branches professionnelles s’empareront du nouveau cadre instauré par la réforme en cours.
Téléchargez le Bulletin de Recherches Formation-Emploi du Céreq n°370 ici.