Le développement de l’intelligence artificielle nécessite d’investir davantage dans la formation

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Le célèbre mathématicien Cédric Villani, lauréat de la médaille Fields en 2010 et récemment élu député LREM, avait été désigné par le Secrétaire d’Etat au Numérique du gouvernement afin de procéder à une mission de prospective sur l’intelligence artificielle (IA) et proposer un plan d’actions au niveau national.

Il a récemment remis une note d’étape qui révèle les grands axes de son rapport final sur l’intelligence artificielle. A une époque où des pays comme la Chine et les Etats-Unis sont déjà dotés d’un plan stratégique dans le domaine de l’IA, Cédric Villani y met l’accent sur le champ de la formation, notamment parce que la deuxième vague technologique ne peut se faire sans des transformations majeures pour l’emploi et les métiers.

Renforcer les compétences cognitives et numériques

Afin d’appréhender au mieux l’accélération de l’automatisation des tâches induit par l’IA, la mission Villani émet plusieurs propositions, notamment la création d’une structure destinée à l’identification des métiers où l’intégration de l’IA a le plus d’impact et l’orientation des grands axes de la formation professionnelle. Il n’est pas exclu de confier cette tâche à une structure existante. Cette dernière devra être paritaire et une partie du plan d’investissement en compétences pourrait être mobilisée pour son financement.

La note d’étape stipule aussi que le développement d’une complémentarité entre le travail humain et la machine nécessitera le renforcement des compétences numériques et cognitives ainsi que l’agilité manuelle et la capacité à s’adapter ou l’habileté à créer.  En plus de prendre en compte ces compétences transversales dans le contenu de la formation, une nouvelle approche de la formation est également impérative à l’optimisation de l’IA.

Renouveler l’articulation entre formation initiale et continue

La note d’étapes du rapport Villani met en exergue le fait que la transformation des pratiques de la formation initiale et continue soit au cœur de l’enjeu de l’intégration de l’IA à l’économie française. Des propositions ont été émises en faveur de la création d’un continuum et un « plan créativité » est proposé à destination du secteur de la formation professionnelle, de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur afin de permettre le déploiement de dispositifs de mutualisation et outils de financements communs. Il s’agira de mener des expérimentations pédagogiques afin d’améliorer l’articulation entre les deux types de formation.

Enfin, la généralisation de la formation à l’IA est évoquée et le rapport final apportera plus de précisions à ce sujet, notamment pour ce qui est des propositions. Enfin, la mission Villani soulève la question du mode de financement de la formation professionnelle qui est fondé à l’heure actuelle sur la masse salariale.

Retrouvez plus d’infos sur la mission Villani sur l’intelligence artificielle ici.