L’impact des objets connectés sur l’emploi et les besoins de formation professionnelle

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Pour répondre à une demande de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le réseau des CFA Ducretet a mené une étude sur l’impact de l’utilisation des appareils connectés sur l’évolution des besoins en compétences et en formation professionnelle.

Le Réseau DUCRETET est un groupement de Centres de Formation d’Apprentis spécialisés dans le Multimédia, l’Électroménager, la Domotique et la Fibre optique qui forment chaque année plus de 1000 élèves en apprentissage. Il est administré par les fédérations et syndicats des filières professionnelles des télécommunications, de l’électro-domestique et du multimédia et à ce titre qualifié pour mesurer l’évolution des besoins de l’offre de formation dans ces secteurs d’activité.  

L’impact des dispositifs connectés sur les besoins de compétences et qualifications

Les résultats de l’étude menée par le réseau Ducretet ont été rendus publique au mois de décembre dernier au CFA Ducretet de Clichy avec pour objectif de mesurer les impacts du développement des objets connectés sur les emplois, la formation et les compétences dans les filières professionnelles de la « maison connectée ». Au-delà des enjeux environnementaux engendrés par la révolution numérique, il faut en effet développer les métiers de la maintenance pour prévenir l’obsolescence des matériels et accompagner l’intégration des objets connectés dans tous les pans de la société.

Cette étude est d’autant plus importante au regard des déjà quelques 15 milliards d’objets connectés utilisés aujourd’hui selon les estimations. Un chiffre qui connait une progression exponentielle et pourrait ainsi augmenter entre 50 à 80 milliards d’objets connectés d’ici à l’horizon 2020.

L’évolution des métiers

Selon Pascal Carcaillon, délégué général du Réseau Ducretet et co-auteur de cette étude, une évolution des métiers est à prévoir grâce aux objets connectés et c’est toute la chaîne de services qui est amené à se transformer. Ainsi, les traditionnels vendeurs se muent en vendeur conseiller quand le simple livreur peut devenir installateur ou technicien, le standardiste conseiller technique… chaque poste de travail profitant de l’intégration des objets connectés pour monter en qualifications.

Cela demande cependant une réelle adaptation et une évolution des compétences. De fait, face à la complexification des environnements technologiques et à la multiplication des risques de dysfonctionnement, le recours à des techniciens autonomes a tendance à être supplanté par des collectifs de techniciens capables d’appréhender les multiples acteurs impliqués (opérateurs, constructeurs, distributeurs, etc.). L’étude relève ainsi que l’inter-connexion des connaissances est plus grande et demande ainsi « d’apprendre des autres, avec les autres et aux autres ».

Vers « l’apprenance »

Pour faire face à cette nouvelle nécessité d’apprendre ensemble au niveaux individuel, organisationnel, interorganisationnel et sociétal, Pascal Carcaillon souligne l’importance de faire évoluer la formation vers « l’apprenance ». Il s’agit de rester en phase avec les évolutions de la société par la mise en place d’attitudes et de pratiques individuelles et collectives. 

En effet, le système de formation qui a privilégié jusqu’ici l’expertise produit et l’autonomie du technicien va devenir obsolète. Un développement des compétences de manière permanente est à adopter pour suivre l’évolution de l’intégration des technologies dans la société.

Une refonte du système de formation est nécessaire pour laisser plus de place à l’innovation et intégrer une dimension collaborative. Le développement de formations en situation de travail ou de formations ouvertes ou à distance est nécessaire pour répondre aux besoins des salariés comme des entreprises.

Télécharger ici le rapport d’Ademe sur « L’impact du développement des objets connectés sur la réparation, les compétences et la formation ».