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Le bilan du projet pilote Euro App’ a été présenté le 26 février dernier par Jean Arthuis, député européen. Ce consortium réunissant 31 centres de formation répartis dans 12 pays européens a pour objectif de développer la mobilité des apprentis. Il vise à permettre aux jeunes qui ont choisi l’alternance d’effectuer une partie importante de leur formation à l’étranger, alors que l’apprentissage est toujours le parent pauvre du programme Erasmus.
Une mobilité des apprentis généralement très courte
Le constat d’Euro App’ est simple : les apprentis sont très peu nombreux à partir à l’étranger dans le cadre de leur formation. Depuis 2016, seulement 103 jeunes ont suivi une formation en alternance d’une durée de 6 à 12 mois dans un autre pays européen que la France, dont 48 dans le cadre d’Euro App’. Si Erasmus Pro a permis à 6.800 apprentis de profiter d’expériences à l’étranger en 2017 (contre 44.000 étudiants), ces séjours n’ont duré que deux à trois semaines en moyenne.
Favoriser les formations longues à l’étranger
Pour Jean Arthuis, il ne s’agit pas de « l’immersion souhaitée » . Le but du projet Euro App’ (European Apprenticeship Ambassadors) est de démocratiser Erasmus et d’amener les CFA (Centres de formation des apprentis) à revoir leur projet d’établissement pour faire le choix d’une mobilité longue, d’un renforcement de l’enseignement des langues et de stimuler l’envie d’une expérience à l’étranger chez les jeunes apprentis. L’objectif final est de proposer des formations de 6 à 12 mois dans d’autres pays européens.
Les avancées permises par la réforme de l’apprentissage
A l’occasion de la présentation du bilan d’Euro App’, Jean Arthuis a listé les avancées permises par la loi Avenir professionnel. L’autorisation de l’apprentissage jusqu’à 29 ans révolus, la levée de la responsabilité de l’entreprise française avec laquelle l’apprenti est en contrat et de son obligation de le rémunérer même lorsqu’il part en mobilité : pour le député européen, ces aménagements en vigueur depuis le 1er janvier 2019 facilitent la mise en place de périodes d’apprentissage à l’étranger.
Des freins à la mobilité des apprentis toujours importants
Mais certains freins à la mobilité des apprentis persistent : l’absence de garantie de couverture sociale pour une mobilité dans un pays où cette couverture n’est pas au niveau de la France et, surtout, la non reconnaissance des acquis de la mobilité. Ainsi, certains jeunes reviennent après 6 ou 12 mois à l’étranger, en ayant obtenu un diplôme, alors que ni les titres, ni les heures de formation ne sont reconnus en France. Il est donc nécessaire et urgent, selon Patrick Toulmet, délégué interministériel à l’apprentissage, d’instaurer une reconnaissance européenne des diplômes d’apprentissage.
Téléchargez la présentation d’Euro App ici.