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A l’heure où le développement du numérique et l’automatisation révolutionne nos économies, le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop) a publié une note d’information pour évaluer les enjeux en termes de compétences générés par la mutation technologique du travail.
L’organisme base son analyse sur une enquête réalisée auprès de 49 000 salariés adultes (24-65 ans) dans les 28 États membres de l’Union européenne (UE) pour évaluer l’adéquation de leurs compétences par rapport aux besoins des postes qu’ils occupent dans l’entreprise.
Un déficit de compétences numériques qui varie suivant les métiers
Le Cedefop relève que 43% des salariés adultes déclarent avoir observé, au cours des cinq dernières années, une évolution des technologies utilisées dans leur fonction qui pourrait exposer leurs métiers à un risque d’automatisation. Il note d’autre part que 47% des salariés ont constaté une évolution des méthodes ou pratiques de travail due à l’évolution technologique.
Les changements se font ressentir de façon différentes suivant les secteurs d’activité. 57% des salariés employés dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont ainsi noté des changements dans leur pratique professionnelle contre seulement 27% dans l’hôtellerie et la restauration par exemple.
L’organisme fait remarquer que certains publics, plus que d’autres, sont exposés au déficit de compétences numériques, citant ainsi une proportion jugée « inquiétante » de la population active de l’UE. Il relève aussi une différence des besoins en compétences suivant les métiers et note ainsi qu’il pas nécessaire de maitriser les TIC au travail pour 56% des employés exerçant des professions peu qualifiées, 25% dans les services et la vente et 33% dans l’agriculture.
Certains groupes qui n’usent pas ou très peu les technologies numériques sur leurs postes de travail encourent plus de risques de déficit de compétences sur ce domaine précis. Parmi les publics les plus exposés: les seniors, les personnes ayant bénéficié d’un faible niveau d’éducation, et les femmes.
Certains spécialistes sont également touchés par ce « décrochage numérique » car exerçant des postes nécessitant des compétences fortes qui nécessitent une mise à jour constante dont ils ne peuvent toujours bénéficier.
Favoriser l’apprentissage informel et non formel
Les emplois qui exigent des compétences poussées en TIC doivent être exercés par des employés qui possèdent aussi des compétences dépassant le cadre numérique selon le Cedefop. D’où la nécessité de mettre en place des réponses politiques face à la hausse des besoins de qualification des salariés que provoque la mutation technologique du travail.
Ainsi, le Cedefop recommande de favoriser l’apprentissage non formel et informel des compétences numériques, particulièrement en milieu de travail et au sein des TPE. La facilitation ainsi que la généralisation de la validation des compétences numériques acquises dans ce contexte doit répondre aux besoins de qualification des salariés.
Pour le Cedefop, le ciblage des formations aux compétences numériques devrait concerner prioritairement les groupes spécifiques se trouvant « du mauvais côté de la fracture numérique ». Il appelle ainsi à développer de nouvelles formes de partenariats entre partenaires sociaux, employeurs, établissements éducatifs et pouvoirs publics pour répondre à ces objectifs de transmission nécessaire des compétences.
Consulter la note d’information complète du Cedefop « Humains, machines, robots et compétences » ici.