Les OPCA hors-champ s’inquiètent des conséquences du projet de loi « Avenir professionnel »

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Il y a quelques jours, l’Afdas, le Fafsea, Unifaf et Uniformation, soit les quatre OPCA qui ne relèvent pas du champ de régulation interprofessionnelle de la formation professionnelle, organisaient une conférence de presse. Non signataires de l’accord national interprofessionnel (ANI), ces organismes dits « OPCA hors-champ » ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences possibles voire probables du projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » sur leurs activités.

Des « OPCA hors-champ » inquiets pour leurs particularités

Les quatre OPCA réunis lors de la conférence de presse opèrent dans les secteurs de l’agriculture, de la culture et de l’économie sociale et solidaire, et représentent plus de 3 millions de salariés. N’étant pas représentés dans la gestion paritaire interprofessionnelle régionale, ils risquent de devoir renoncer à leur politique de développement d’abondements adaptés aux particularités de leurs secteurs.

Malgré le courrier qu’ils ont adressé au gouvernement à la mi-juin, ces quatre OPCA disent ne pas avoir le sentiment d’être entendus par celui-ci. Particulièrement concernés par l’importance des diplômes dans la sécurisation des parcours professionnels, ils souhaitent que leurs compétences actuelles soient maintenues sur le futur CPF (Compte personnel de formation). Et cela d’autant plus que « 80% des demandes de reconversion se font au sein de [leur] secteur », comme le souligne Angeline Barth, présidente de l’Afdas, l’OPCA de la culture, de la communication et des médias.

La mise en œuvre du CEP, autre sujet d’inquiétude

L’inquiétude de ces OPCA ne s’arrête pas là : la mise en œuvre du Conseil en évolution professionnelle (CEP) les préoccupe également. Le projet de loi du gouvernement prévoit de confier celle-ci à des opérateurs régionaux sélectionnés par appels d’offres. Dans ce domaine aussi, les OPCA revendiquent leur spécificité et leur expérience. Dans le secteur de l’agriculture par exemple, Christiane Lefeuvre, présidente du Fafsea (Opca de l’agriculture), rappelle que les conseillers sont formés pour répondre aux enjeux du secteur, dont le « modèle économique est fortement marqué par la saisonnalité » .

Pour l’instant, le gouvernement n’a pas réagi à la contestation portée par ce regroupement d’OPCA, alors qu’ils demandent de conserver leurs champs d’intervention sur le CPF de transition et sur le CEP, et espèrent se faire entendre avant la fin du processus législatif du projet de loi « Avenir professionnel ».