Des centaines de postes bientôt supprimés à Pôle emploi et à l’Afpa

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Le projet de loi de finances 2019, présenté récemment en Conseil des ministres, prévoit des centaines de suppressions de postes au sein des deux opérateurs publics. Cette mesure s’inscrit dans la volonté gouvernementale de réduire les effectifs de la Fonction publique afin de diminuer le déficit de l’État. Le ministère du Travail, dont dépendent Pôle emploi et l’Afpa (Agence nationale pour la formation des adultes), est l’un des plus touchés par les restrictions budgétaires.

800 suppressions de postes à Pôle emploi

Le ministère du Travail a annoncé la suppression de 800 postes chez l’opérateur public. Il s’agit d’équivalents temps plein (ETP), qui représentent 400 postes ETPT (équivalent temps plein annuel travaillé), a précisé le ministère. Alors que l’agence emploie environ 50 000 personnes, ses effectifs avaient déjà été diminués de 297 postes en 2017. A l’avenir, les éventuelles réductions d’effectifs devraient être « indexées » sur une éventuelle baisse du chômage, a assuré la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

Alors que les réformes en cours de l’assurance-chômage prévoient un suivi renforcé des demandeurs d’emploi, le ministère mise sur une augmentation de la productivité des agents et sur un meilleur accompagnement grâce à la « digitalisation » des processus. La prochaine négociation tripartite entre l’État, l’Unedic et Pôle emploi devrait préciser les modalités des réductions d’effectifs.

550 postes supprimés à l’Afpa

L’Afpa, en difficulté financière depuis plusieurs années, va elle aussi subir des réductions d’effectifs : 550 postes équivalent temps plein. En 2018, l’agence publique a vu 396 postes supprimés en son sein. Créé en 1949, le principal organisme de formation en France a enregistré des pertes cumulées de 725 millions d’euros depuis 2012, selon un audit de l’Inspection générale des affaires sociales et de l’Inspection générale des finances présenté en janvier.

Si le chiffre d’affaire se redresse légèrement depuis deux ans, les comptes restent dans le rouge. L’établissement public aurait d’ailleurs reçu une aide de 27 millions d’euros de l’État en juin et en juillet, d’après le journal Le Monde, qui s’ajoute à une subvention exceptionnelle de 33 millions d’euros attribuée fin 2017. Inquiets des futures suppressions de postes, les salariés de l’Afpa ont déjà commencé à organiser des débrayages ponctuels dans plusieurs centres de formation à travers la France.