Précarité des parcours : un problème touchant plus d’un quart des salariés

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Selon une enquête effectuée par la Dares, 26,6% des salariés sont concernés par la précarité des parcours. Cette situation impacte les conditions de travail des concernés, en majorité de sexe féminin, de manière désastreuse.

Le passé professionnel d’un salarié peut avoir des conséquences sur ses conditions de travail actuelles. L’étude publiée récemment par la Dares montre qu’à profession identique, les salariés ayant une carrière qualifiée de « précaire » font face à des conditions de travail plus difficiles comparés à leurs collègues qui ont eu des carrières stables ou dynamiques.

Les employés concernés par cette précarité des parcours déclarent être victimes d’un manque d’autonomie et de reconnaissance tandis que les femmes pointent spécifiquement du doigt des conflits de valeurs et une insécurité socio-économique.

Les trajectoires professionnelles dites « précaires » sont marquées par des périodes de chômage, la plupart de temps de longue durée, d’inactivité, de carrière sur une pente descendante et de fréquents changements d’emplois. 68% des concernés par les parcours précaires sont des femmes, toujours selon cette étude.

Pressions psychologiques et sociales

Les carrières précaires concernent à 46,9% des personnes titulaires d’un diplôme de type CEP, BEPC, CAP ou BEP. 41,2% d’entre eux sont âgés de plus de 50 ans tandis que 36,9% occupent des fonctions de type réparation, production ou manutention.

A toutes proportions similaires, les hommes et les femmes ayant une carrière précaire se déclarent plus touchés par des pressions psychologiques et sociales par rapport à leurs collègues dont les carrières sont stables.

Les hommes concernés ont 20% de chances en plus de dénoncer un manque d’autonomie : 50% d’entre eux déclarent qu’ils ne peuvent pas utiliser leurs compétences dans leur travail ou sont dans l’incapacité de s’organiser à leur convenance. Plus de 20% d’entre eux sont victimes d’une plus forte pénibilité physique par rapport aux autres salariés.

Une situation qui touche plus de femmes

Presque 68% des parcours précaires concernent des femmes, celles-ci ayant 1,4 fois plus de chance de se retrouver dans la spirale de la précarité. Les femmes concernées par ce type de parcours risquent plus de subir des insécurités socio-économiques et éprouvent plus le sentiment d’être plus exploitées que les autres salarié.e.s.

Dans un contexte où le harcèlement est au cœur de tous les débats, les femmes victimes de parcours précaires se plaignent plus d’avoir reçu des propositions à caractère sexuel, d’avoir été victimes d’une agression verbale de la part de l’entourage professionnel, de s’être entendu dire des choses obscènes ou dégradantes ou encore d’avoir été victimes de sabotage au travail.

Les femmes qui ont eu des carrières dynamiques (ascendantes et avec de nombreux changements de poste) ont tendance à connaitre des rapports sociaux au travail plus problématiques que les femmes ayant des parcours stables. En effet, elles déclarent subir plus de tensions dans leurs relations avec leurs collègues de travail et se plaignent plus souvent d’être victimes de moqueries ou de comportements qui visent à les ridiculiser.

Consulter l’étude de la Dares ici.