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Le Parlement européen a mené une étude sur l’apprentissage en milieu de travail au sein des pays membres de l’UE.
Intitulée « Skills development and employment: Apprenticeships, internships and volunteering », cette dernière cherche à évaluer les défis de l’apprentissage, des stages et des programmes de bénévolat mis en place au niveau européen au niveau de la participation, des résultats et de la qualité des dispositifs existants en matière d’insertion professionnelle.
Retour en détail sur les conclusions de cette enquête portant sur l’apprentissage en milieu de travail.
L’apprentissage par le travail peut prendre différentes formes
L’apprentissage, les stages et le travail bénévole ont prouvé leur apport important dans les compétences des jeunes. Par définition, on désigne par apprentissage la forme d’enseignement et formation professionnels (EFP) combinant et alternant les formations en entreprise et cours en milieu scolaire. Il permet d’obtenir une qualification reconnue par l’Etat.
Le bénévolat est quant à lui un travail non rémunéré et volontaire par lequel une personne consacre du temps sans qu’un salaire ou une contrepartie financière lui soit versée. Il peut se faire dans une organisation ou directement auprès d’autrui en dehors de son foyer.
Enfin, le stage est une pratique professionnelle comprenant un double aspect: celui de l’enseignement et de la formation. Limitée dans le temps, le stage se déroule généralement pendant quelques semaines à 6 mois.
Ainsi, selon les statistiques de l’Union européenne, sur une année donnée on estime le nombre de stagiaires à 4 à 6 millions par an, 2 à 4 millions d’apprentis et environ 1.5 million de bénévoles qui ont 15 à 30 ans. Le nombre des candidats au bénévolat est resté stable tandis que celui des stagiaires connaît une augmentation. Par contre, le nombre d’apprentis décroît.
Les atouts de l’apprentissage par rapport au stage et au bénévolat
L’apprentissage est avant tout un tremplin qui facilite le passage du monde de l’éducation au monde professionnel. En effet, un contrat d’apprentissage permet d’aboutir à une qualification EFP officielle tout en permettant à l’apprenti d’obtenir des acquis d’apprentissage propres à un métier, sans oublier les compétences interdisciplinaires que l’on peut appliquer à un éventail de professions. Ainsi, les apprentis bénéficient de nombreux débouchés professionnels lorsqu’ils achèvent leur formation avec succès.
En revanche, le stage n’aboutit à aucune qualification, bien que l’entreprise puisse délivrer un certificat, mais peut s’inscrire dans le cadre d’une qualification EFP plus vaste. En outre, le stage intègre un volet apprentissage qui est très peu développé et moins structuré que dans le cadre d’un apprentissage. L’insertion sur le marché du travail dépend en plus du type de stage.
Même constat pour le bénévolat qui ne permet pas d’obtenir un diplôme mais dont les compétences acquises peuvent être formalisées en un certificat. Les employeurs estiment également que la participation à des activités de bénévolat est un bon point lors d’un recrutement.
Les enjeux de l’apprentissage
Le contrat d’apprentissage permet à l’apprenti d’être employé au sein d’une entreprise qui se charge de sa formation, perçoit un salaire et est protégé par des règles en matière d’emploi. L’aspect apprentissage est assuré par des systèmes de gouvernance d’EFP tandis que les acquis d’apprentissage sont détaillés dans le contrat pédagogique ou dans le programme de formation individuel.
Des dérives ne sont pas systématiquement observées dans le système de l’apprentissage bien qu’il y ait certains problèmes concernant les salaires relativement faibles perçus par les apprentis dans certains pays et dans certains secteurs. Le stage quant à lui n’est pas souvent soumis à une réglementation, si ce n’est un simple accord entre l’employeur et le stagiaire (stage « open-market »). Il s’agit d’un type d’accord qui ne permet parfois pas au stagiaire de bénéficier d’une rémunération ou encore de jouir des mêmes droits que les employés.
Les stages « open-market » ne garantissent pas l’aspect apprentissage et accentue les risques d’abus. Enfin, les obligations, les droits ainsi que la rémunération du bénévole dépend de l’accord conclu entre l’organisation et le participant. L’aspect apprentissage reste généralement flou sans oublier l’inexistence de programme d’apprentissage sous-jacent.
Enjeux transversaux de l’apprentissage
Les enjeux transversaux de l’apprentissage par le travail sont multiples. Il y a notamment la main d’œuvre à faible coût et le remplacement des employés permanents, le manque d’apprentissage ou l’absence de validation de la formation, ainsi que l’égalité d’accès à l’apprentissage par le travail et l’égalité des chances sur le marché du travail.
Propositions pour le développement de l’apprentissage
L’étude du parlement européen conclut que toutes les formes d’apprentissage apportent une contribution considérable au développement des compétences chez les jeunes. Ainsi afin de développer les politiques actuelles qui les concernent, certains aspects doivent être particulièrement analysés. Il s’agit notamment de fournir des garanties vis-à-vis du volume et de la qualité de la spécialisation professionnelle dispensée pour que les différents régimes d’apprentissage puissent satisfaire à la fois les besoins des apprenants ou participants individuels ainsi que ceux des organisations qui offrent des possibilités d’apprentissage, de bénévolat et de stage.
Parmi les propositions, il faut veiller à ce que le terme apprentissage soit utilisé entant que marque associée à la qualité de l’apprentissage et de l’environnement de travail. Pour ce faire, un accord sur une définition centrale de la notion devrait être effectué au niveau européen. En outre, il est nécessaire d’encourager plus les employeurs à faire des propositions de contrats d’apprentissage qui ont un lien avec leur implication dans le développement de ce type d’enseignement et formations professionnelles initiaux.
Les contrats d’apprentissage devraient être ouverts aux apprentis issus des groupes qui sont encore sous-représentés dans ce type de formation. De plus, il est nécessaire de garantir la qualité de l’apprentissage sur le lieu de travail en établissant des contrats pédagogiques ou des contrats de formation liant les fournisseurs et les employeurs tout en veillant à l’aptitude des formateurs et tuteurs à tenir leur rôle. L’établissement des accords entre les partenaires sociaux au sujet des questions relatives aux contrats de travail des apprentis est aussi nécessaire afin de trouver un équilibre entre les intérêts de ces derniers et de leurs employés.
Les autres voies d’amélioration de l’apprentissage en milieu de travail
La deuxième proposition du Parlement européen concerne les stages qui méritent une approche plus structurée, notamment les stages « open-market ». Il faudrait des dispositifs de gouvernance plus clairs, détaillant le statut contractuel des stagiaires et de leur rémunération, les orientations et les acquis d’apprentissage prévus.
La troisième proposition porte sur le bénévolat qui devrait être considéré come une activité qui n’a pas de lien avec le marché de l’emploi et qui contribue surtout au développement et au bien-être personnel. Il faut se pencher sur l’accréditation des acquis du bénévolat en matière de compétences et d’expériences en utilisant des systèmes de validation de l’apprentissage informel afin de leur donner de la valeur sur le marché du travail.
Enfin, la dernière proposition concerne la recherche plus approfondie concernant plusieurs éléments de l’apprentissage. Premièrement, il y a la définition commune qui peut être appliquée à la collecte d’informations statistiques sur la participation en vue de l’amélioration des comparaisons entre pays, ensuite les données comparatives au sujet des débouchés professionnels des apprentissages et des stages pour pouvoir déterminer les systèmes qui fonctionnent le mieux et enfin les informations pour trouver le meilleur moyen d’identification d’abus systématiques de l’apprentissage par le travail. De plus, la question de l’inégalité d’accès à l’apprentissage est un sujet à ne pas négliger.
Consultez l’étude complète sur le site du parlement européen ici.