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L’Institut Supérieur des Métiers vient de publier son Baromètre de l’artisanat dans l’objectif d’évaluer le système de formation en apprentissage des entreprises du secteur. Publié cinq fois par an, ce document met en avant les grandes tendances d’évolution du secteur de l’artisanat dans ses composantes économiques et sociales.
L’ISM est un organisme créé en 1990 par l’État, l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat et l’Union professionnelle artisanale dans le but d’en faire un centre national de ressources sur l’artisanat et la petite entreprise chargé de conduire une activité d’observation, de veille et d’études statistique.
Augmentation des inscriptions en apprentissage
Après deux ans moroses pendant lesquelles les inscriptions en 1ère année d’apprentissage ont connu une baisse de 8%, la situation connaît une embellie pour l’année 2015-2016 avec une hausse de +2% des nouvelles entrées, soit 73 135 inscriptions.
Au niveau national, les entreprises artisanales emploient 143 000 apprentis sur les 405 000 que compte la France, soit une part de 35% de l’ensemble des apprentis. L’artisanat reste ainsi le principal employeur d’apprentis en France, dont la grande majorité sont des hommes (74%).
Hausse de la qualification des apprentis
Plus des 2/3 des des inscrits en apprentissage préparent l’obtention d’un diplôme de niveau V – CAP. Pour autant, l’apprentissage artisanal est aussi de plus en plus développé dans l’enseignement supérieur avec une hausse de 9% des apprentis qui débutent une formation post-baccalauréat.
Pour l’année scolaire 2015-2016, le nombre total d’apprentis ayant procédé à la préparation de diplômes de niveau Bac+2 à Bac+5 s’élève à 12 000, majoritairement en BTS ou DUT.
L’apprentissage, voie de réorientation
50% des futurs artisans ont commencé à se former dès la fin du collège, majoritairement par la préparation d’un CAP ou d’un BAC Pro. Cependant, l’ensemble des parcours ne sont pas linéaires, notamment à cause des aléas de l’orientation scolaire : 30% des entrants sont en effet là pour se réorienter suite à l’interruption de la préparation d’un autre diplôme. L’apprentissage représente donc une opportunité de réinsertion dans le milieu professionnel.
Et une voie d’accès à l’emploi
Sept mois après l’apprentissage plus de la moitié des apprentis sont en poste (60%) et le taux d’accès à l’emploi s’accroît avec le niveau de diplôme des apprentis. En effet, alors que seulement 56% des diplômés d’un CAP ont réussi à trouver un emploi à l’issue de leur formation, la proportion de diplômés de Bac Pro en situation de travail est de 73%, de 75% pour les détenteurs d’un BTS et de 77% après obtention d’un BEP.
Pour ce qui est des employeurs, dans 53% des cas ce sont les anciennes entreprises d’accueil en apprentissage. Comme avec le taux d’emploi, le taux de maintien au sein de l’entreprise à l’issue de la période d’apprentissage augmente proportionnellement avec le niveau de diplôme.
Les disparités de l’apprentissage en France
Il existe de grandes différences sectorielles dans l’apprentissage en France. Ainsi, le secteur de l’alimentation est le plus dynamique et affiche ainsi une hausse de +3% du nombre de jeunes formés en 2015-2016. Cette augmentation se retrouve dans le secteur des services (+1%), avec 37 095 apprentis formés.
D’un autre coté, les secteurs de l’artisanat de fabrication et du BTP ont dû faire face en 2016 à une baisse d’activité et du nombre d’emplois salariés qui a impacté les entrées en apprentissage de respectivement -2% et -7%.
Au niveau régional, de nombreuses disparités sont également constatées. Alors que le nombre moyen d’apprentis est de 1 pour 7 entreprises artisanales, le taux de pénétration varie fortement suivant les régions. Il est plus faible en Île-de-France (9%), en région PACA (10%) ou en Occitanie (11%) alors les régions du nord-ouest de la France (Pays de la Loire, Normandie, et Centre-Val de Loire) affichent elles un taux de pénétration moyen d’environ 20%.
Consulter le Baromètre de l’artisanat de l’Institut Supérieur des Métiers ici.