Stages de seconde obligatoires : une offre largement insuffisante

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Le 25 mars a ouvert la partie de la plateforme 1 jeune 1 solution dédiée aux stages désormais obligatoires pour les élèves de seconde générale et technologique. Les offres y sont rares et peu variées.

Une plateforme pour remédier au manque d’offres de stages pour les secondes

En novembre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, avait décidé que tous les élèves de secondes générale et technologique (soit environ 560.000 lycéens) devraient faire un stage en milieu professionnel dès juin 2023.

Un espace dédié sensé remédier au manque d’offres de stage a ouvert le 25 mars dernier sur la plateforme 1 jeune 1 solution, mais l’objectif semble loin d’être atteint. L’enjeu est pourtant de taille, de très nombreux lycéens n’ayant pas encore trouvé de stage à moins de trois mois de l’échéance, voire pas encore commencé à chercher.

Des offres rares et inadaptées

Le ministère de l’Éducation nationale n’a pour l’instant pas communiqué le nombre d’offres de stages disponibles sur le site. Mais à l’évidence, elles sont beaucoup trop rares par rapport au nombre de lycéens se trouvant dans l’obligation de suivre un stage au mois de juin. Par exemple, seuls 18 stages sont proposés dans un rayon de 20 km autour de Lyon, aucun en Guyane, 33 seulement pour tout le département de la Gironde.

Par ailleurs, une très grande partie des stages proposés sont à réaliser en milieu scolaire, laissant très peu de choix aux futurs stagiaires. Quant aux offres publiées par des entreprises, elles semblent souvent vides de sens et parfois assez inadaptées au profil des stagiaires, mineurs, à l’image d’une offre chez un caviste dans la région de Nancy.

Un fiasco annoncé ?

Les difficultés de mise en place de cette nouvelle obligation de stage pour les élèves de seconde ne sont pas vraiment une surprise pour les observateurs avisés. Étant donné le délai particulièrement restreint (décision en novembre 2023 pour une entrée en vigueur dès juin 2024), les responsables de TPE/PME avaient prévenu qu’il serait difficile d’organiser 500.000 stages intéressants.

Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), qui rassemble les représentants de l’ensemble des acteurs et actrices de l’éducation, s’était quant à lui opposé à ce nouveau dispositif par 58 voix contre 8.