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L’Insee vient de publier sa note de conjoncture mensuelle, et ses prévisions ne sont guère réjouissantes. L’Institut national de la statistique estime en effet que le taux de chômage pourrait atteindre 9,7% à la fin de l’année 2020.
Un taux de chômage en hausse par rapport à 2019
De façon générale, l’Insee considère que la reprise de l’épidémie depuis la rentrée et les nouvelles restrictions imposées à certains secteurs devraient peser sur l’activité et stopper le rebond de l’économie française.
Le taux de chômage, après une baisse en trompe-l’œil pendant le confinement, devrait nettement augmenter, passant de 7,1% de la population active au deuxième trimestre 2020 à 9% au troisième. Il pourrait même atteindre 9,7% en fin d’année, ce qui le situerait 1,6 point au-dessus de son niveau de fin 2019. Selon le responsable du département de la conjoncture à l’Insee Julien Pouget, il n’est pas impossible qu’il atteigne les 10%.
Moins de suppressions d’emploi à attendre
Toutefois, les suppressions d’emploi massives intervenues au premier semestre (715.000 emplois salariés), dont un tiers se sont concentrées dans les secteurs les plus touchés, n’augmenteraient plus que légèrement au second semestre, pour atteindre 730.000 emplois salariés et 840.000 emplois au total.
Ce recul net de l’emploi (environ 3% en moyenne annuelle) sera en tout cas beaucoup moins fort que celui du PIB (-9%). Le décalage tient en grande partie aux mesures mises en places pour préserver l’emploi, dont le recours à l’activité partielle. Quant au pouvoir d’achat, il ne devrait reculer que de 0,6% en 2020.
Une reprise à l’arrêt
Selon l’Insee, le PIB devrait stagner au dernier trimestre 2020, marquant un coup d’arrêt après le fort rebond du troisième trimestre (+16%). L’Institut prévoyait jusqu’ici une petite croissance de 1% du PIB au dernier trimestre. Il confirme toutefois sa prévision d’une récession de 9% pour l’ensemble de l’année.
Ces prévisions peu enthousiasmantes risquent de peser sur l’investissement. Par « attentisme » des entreprises, il ne progresserait plus d’ici à la fin de 2020, en attendant l’éventuel impact du plan de relance. D’ailleurs, près d’un tiers des entreprises ne savent toujours pas estimer le moment où elles retrouveront une activité normale, soit « la plus forte proportion depuis le début de la crise », note l’Insee. Ce pessimisme est surtout marqué dans les services, alors que les perspectives semblent un peu meilleures dans l’industrie.
Quant au moral des ménages, il n’a pas vraiment rebondi depuis avril. Au dernier trimestre, la consommation, élément moteur de la croissance française, pourrait encore se dégrader de 1%, pour finir l’année en recul de 7%. En parallèle, l’épargne des ménages devrait finir l’année à un niveau élevé.