Titres professionnels : pour les évaluateurs, les référentiels ne font pas tout

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Une étude publiée par le Céreq montre que les professionnels membres de jurys de titres professionnels ne s’arrêtent pas aux seuls référentiels officiels pour évaluer les compétences des candidats à une certification publique.

L’implication des employeurs dans les politiques d’éducation et de formation

Les politiques d’éducation et de formation les plus récentes favorisent l’implication des employeurs et, plus généralement, des entreprises, dans la construction ou la mise en œuvre des certifications. Cette orientation des politiques publiques révèle une volonté de garantir le caractère professionnel des certifications, et le rapprochement entre le formation et les situations réelles de travail.

Cette implication des entreprises n’est pas complètement nouvelle : pour les titres professionnels du ministère du Travail, par exemple, les formateurs sont d’anciens professionnels et les évaluateurs sont eux aussi exclusivement des professionnels d’entreprise. Il s’agit là d’un cas unique parmi les certifications publiques, dans la mesure où ces professionnels constituent des jurys souverains.

Les évaluateurs des titres professionnels voient au-delà des référentiels

L’étude publiée par le Céreq analyse les pratiques d’évaluation de ces professionnels. Le fait que ces jurys soient souverains est ici important, car cette indépendance statutaire garantit la liberté de jugement de ces professionnels évaluateurs.

Alors qu’on pourrait s’attendre à ce que ceux-ci jugent les candidats en référence à des situations de travail concrètes, ou qu’ils soient particulièrement attentifs aux résultats ou à l’efficacité du travail réalisé, l’étude montre une réalité plus nuancée. Ils tiennent en effet largement compte de la particularité de la situation d’épreuve, qui n’est pas, pour eux, assimilable à la situation de travail.

De plus, ils sont attentifs à ce que les candidats ont acquis en formation et accordent de l’importance aux raisonnements et aux savoirs sur lesquels ces derniers s’appuient.

Enfin, l’observation des pratiques d’évaluation de ces professionnels montre que pour eux, l’acquisition des bases du métiers (savoirs, normes et valeurs) prime sur la référence à un niveau de formation.

Par conséquent, le travail de ces évaluateurs amène a questionner les a priori sur lesquels se fondent parfois les politiques d’éducation et de formation actuelles, et à interroger les catégories de professionnalisation des formations, de compétence et de niveaux.

Consultez l’étude du Céreq « Que nous apprennent les pratiques d’évaluation des professionnels d’entreprise ? » ici.