L’apprentissage accompagné, un dispositif trop peu développé

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L’apprentissage accompagné, le dispositif visant à permettre à plus de personnes handicapées de devenir apprenties, reste encore trop peu développé. Afin de faire évoluer cette situation, l’Adapt (Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées) a signé une charte d’engagement avec des entreprises partenaires à l’occasion de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées.

L’apprentissage accompagné, un dispositif totalement réorganisé depuis 2018

Il y a en France 9000 apprentis en situation de handicap, alors que, selon Véronique Grandemange, responsable de l’apprentissage accompagné au sein de l’Adapt, « il devrait y en avoir 30.000 ». Ce dispositif, inscrit dans la loi « Avenir professionnel », permet à tout apprenti ayant une Reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) de bénéficier d’un accompagnement pendant sa formation et son contrat d’apprenti.

L’apprentissage accompagné existe depuis 30 ans, mais son organisation a été complétement revue en 2018. Auparavant, les CFA déléguaient cet accompagnement à des associations spécialisées, qui étaient financées par les Régions pour cette intervention. Seuls quelques CFA étaient spécialisés dans l’accueil d’apprentis handicapés.

Mais depuis 2020, tous les CFA sont obligés d’avoir un référent handicap en interne, dont la mission est d’évaluer les besoins de l’apprenti et d’organiser l’accompagnement et la compensation : aides techniques, humaines, aménagement d’emploi du temps, etc. Pourtant, ces référents ne sont pas toujours formés à cette mission et beaucoup ne disposent pas des compétences indispensables à la réalisation de cette mission.

Pour financer cet accompagnement, le CFA reçoit de l’Opco une enveloppe de 4000€ par an et par apprenti concerné, qu’il peut aussi utiliser pour se faire assister d’un expert.

Une accompagnement encore insuffisant

L’Adapt, qui regrette que la qualité de l’accompagnement des apprentis handicapés soit trop souvent insuffisante, plaide pour la création d’un « Label Qualité » inspiré de son Référentiel sur l’apprentissage accompagné. Celui-ci détaille les missions du Conseiller en insertion professionnelle (CIP) qui intervient en appui de l’équipe pédagogique et de l’employeur tout au long du parcours.

Pour faire décoller le dispositif, la mobilisation des entreprises est indispensable. C’est pourquoi l’Adapt a mis en place avec Havas, Accenture, Korian et l’Université Paris-Est Créteil, une « charte d’engagement » à promouvoir l’apprentissage accompagné.

Enfin, dans le cadre d’un projet européen financé par Erasmus+, l’Adapt a formé à l’apprentissage accompagné sept CIP de six pays européens – Norvège, Belgique, Espagne, Italie, Grèce et Bulgarie – qui accompagneront 28 apprentis en situation de handicap.